5e conférence de presse de F. Hollande : que faut-il retenir pour le Logement ?
Face à plusieurs centaines de journalistes, le Président François Hollande a tenu sa cinquième conférence de presse au cours de laquelle plusieurs annonces ont été faites concernant l'éducation, la défense, le développement des territoires et la mixité sociale.
A cette occasion, le Chef de l'Etat a souhaité « reconnaître » les politiques de la ville menées depuis 30 ans. « Cessons de dire qu'on découvrirait le sujet et qu'on aurait rien fait depuis trente ans, je salue les élus qui y ont participé et les ministres qui s'y sont dévoués pendant des années quelle que que soit leur sensibilité », a-t-il souligné.
Il a défendu ces politiques mais reconnu leur échec : « il y a eu des villes qui ont changé, des quartiers qui ont évolué et qu'est-ce qui s'est produit ? Ce sont toujours les mêmes populations qui se retrouvent au même endroit », a-t-il décrit. « (…) Il y a encore trop d'échecs : concentration des populations et des pauvres dans les mêmes lieux, inégalités massives, chômage trop élevé, discriminations insupportables», a-t-il affirmé.
Pour répondre à ces problématiques, le Président de la République a en outre confirmé la tenue en mars d'un comité interministériel, qui sera consacré au renforcement de la « mixité sociale », comme l'avait annoncé précédemment le Premier ministre Manuel Valls le 22 janvier, avec trois objectifs principaux.
Renforcement des sanctions pour la construction de logements sociaux
Le premier objectif sera « le peuplement (…), la répartition de la population pour que les logements sociaux soient créés là où ils sont nécessaires mais pas seulement là où ils sont déjà présents », a-t-il expliqué.
Le président François Hollande a d'ailleurs ajouté que la loi sur la construction de logements sociaux serait « strictement appliquée » et évoqué un renforcement des sanctions pour les élus ne respectant par les quotas imposés par la loi.
« Nous devons faire en sorte que la loi SRU soit strictement appliquée, que des communes ne puissent pas s'en dégager et s'il le faut les sanctions seront renforcées, le pouvoir des préfets sera lui-même conforté pour prendre les décisions en matière de construction de logements dans ces villes-là », a-t-il affirmé.
Le gouvernement avait déjà relevé l'an dernier de 20 à 25 % le taux obligatoire de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants, et multiplié par cinq les pénalités prévues dans la loi SRU (Solidarité et Rénovation urbaine).
Plus de logements partout en France
M.Hollande a repris l'idée de l'intercommunalité qui, en matière de logement social, est « un atout pour réussir la mixité sociale », et « permettra également de faire une bonne répartition de la population ».
« Les bailleurs sociaux seront mis devant leurs responsabilités », a-t-il promis. « Trop de bailleurs sociaux s'arrangent pour que ce soit toujours dans les mêmes endroits qu'on mette les populations les plus difficiles. Il y a d'ailleurs trop de bailleurs sociaux. Il faudrait qu'on fasse un travail de simplification, de réduction », a-t-il martelé.
« Enfin, il convient qu'il y ait plus de logements qui soient créés partout en France, c'est le grand enjeu », a-t-il affirmé. Fin janvier, le ministre de la Ville, Patrice Kanner, avait parlé de « saisir des terrains disponibles » dans certaines communes ne respectant pas le quota de 25 % de logements sociaux et « construire » des habitations pour assurer une plus grande mixité sociale.
Deuxième chantier de ce Comité interministériel, « l'accompagnement, pour que le tissu social soit renforcé en nous appuyant sur les associations, sur la démocratie ».
Création d'une agence comparable à l'Anru
Enfin, « le développement, avec la création d'une agence nationale pour le développement économique sur les territoires », a poursuivi le président. Cette nouvelle agence, comparable à « l'Anru, l'agence pour la rénovation urbaine » mais « à l'échelle des territoires ».
« Cette agence sera mise en place le plus rapidement possible, les fonds existent, pas besoin d'en rajouter », a-t-il ajouté, soucieux de « les déployer là où c'est nécessaire ».
Il a précisé que BPIfrance, la banque publique d'investissement, et la Caisse des dépôts « y mettront tous leurs moyens » et a espéré qu'une telle agence « suscitera la création d'entreprise ».
C.T (avec AFP)
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