83 % des logements de plus de 15 ans présenteraient une anomalie électrique
Selon l’Observatoire National de la Sécurité Électrique (ONSE), sur environ 31 millions de logements construits avant 2008, 83 % comportaient au moins une anomalie au niveau des installations électriques. D’après l’ONSE, plus les logements sont récents ou ont été récemment rénovés et moins ils présentent d’anomalies.
Les principales anomalies concernent des défauts de prises de terre et installations de mise à la terre (64 %), des matériels électriques vétustes ou inadaptés à l’usage (46 %), ou encore un risque de contact direct avec des éléments sous tension (41 %).
La présence d’au moins une anomalie électrique grimpe même à 90 % dans les parties communes des logements collectifs. L’ONSE souligne d’ailleurs qu’il n’existe pas de diagnostic électrique obligatoire (DEO) pour les parties communes.
Dans ces parties communes, on retrouve de nouveau en tête les défauts de prises de terre et installations de mise à la terre (85 %), des risques de contact direct avec des éléments sous tension (72 %), et des matériels électriques vétustes ou inadaptés à l’usage (48 %).
Un risque électrique coûteux, humainement et financièrement
Parmi les points positifs : l’ONSE note que les électrocutions mortelles ont diminué de moitié entre 2000 et 2010. Depuis 14 ans, on recense tout de même en moyenne 30 à 40 décès accidentels par électrocution. À noter que plus de la moitié des victimes ont entre 25 et 64 ans.
Les électrisations (passage d’un courant électrique dans le corps), elles, touchent des victimes plus jeunes, puisqu’une victime sur deux à moins de 15 ans. Ces électrisations sont à l’origine de 3 000 passages aux urgences par an.
Côté assurances, 286 000 déclarations de dommages électriques ont été faites en 2021. Les trois principales causes étant les défaillances, les surintensités, et les surtensions.
Par ailleurs, sur les 156 000 déclarations de sinistres incendies d’habitations, entre 20 et 35 % étaient de source électrique.
« Ce baromètre permet d’alerter les pouvoirs publics, les professionnels du bâtiment pour que nous agissions ensemble et communiquions sur le fait qu’il est primordial de faire vérifier son installation électrique et de prévoir de la faire rénover. On fait des révisions régulières de sa voiture, pourquoi ne pas le faire aussi pour son installation électrique vieillissante et ainsi être en sécurité dans son logement ? », s’interroge ainsi Florence Delettre, directrice générale de l’association Promotelec.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock