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Procès de la rue d’Aubagne : la défense contre-attaque

Publié le 18 décembre 2024

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Au procès des effondrements de la rue d'Aubagne à Marseille, les avocats des principaux prévenus ont plaidé la relaxe, rejetant les responsabilités sur d'autres parties ou sur les absents du procès.
Procès de la rue d’Aubagne : la défense contre-attaque - Batiweb

Les audiences du procès des effondrements d'immeuble de la rue d’Aubagne, à Marseille, se sont poursuivies lundi et mardi avec les plaidoiries des avocats des principaux prévenus. Ces derniers, souvent en désaccord sur les responsabilités, ont demandé la relaxe de leurs clients. 

 

Un procès qui dépasse la simple question juridique

 

« Le tribunal n'est pas une tribune, il n'est pas saisi de l'habitat indigne», a déclaré Me Christophe Bass, avocat du syndic du 65 rue d’Aubagne. Pour lui, le cabinet Liautard, qu’il représente, a rempli ses obligations malgré le refus des copropriétaires de suivre ses recommandations.

Me Pierre Ceccaldi, défenseur de Xavier Cachard, copropriétaire et ancien élu régional, a dénoncé un « procès d’intention » basé sur un supposé « appât du gain ».

Selon lui, rien ne justifie une condamnation de son client, pour qui le procureur a requis cinq ans de prison, dont trois ferme. Une peine qu’il juge disproportionnée, estimant que les copropriétaires n’ont pas eu l’intention délibérée de négliger les problèmes structurels de l’immeuble.

 

Le rôle des experts remis en question

 

Autre figure clé du procès : Richard Carta, architecte mandaté pour expertiser l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement. Pour ses avocats, le verdict du procureur – trois ans de prison, dont deux ferme – est incompréhensible. « Pourquoi mon client est-il poursuivi, alors que Reynald Filipputti, expert ayant suivi l’immeuble pendant quatre ans, a bénéficié d’un non-lieu ? », a clamé Me Cyril Gosset. 

Les avocats de l’architecte rappellent que le rôle d’un expert judiciaire est d’évaluer l’imminence d’un péril, non de décider des évacuations. Selon eux, la responsabilité de ces décisions incombait à la mairie, dirigée à l’époque par Jean-Claude Gaudin, décédé en mai dernier.

Julien Ruas, alors adjoint au maire en charge de la prévention des risques, doit plaider ce mercredi 18 décembre. Pour les parties civiles, la gestion municipale de l’habitat indigne reste un angle mort de ce procès.

Si les prévenus présents se défendent vigoureusement, les grands absents du procès – copropriétaires non poursuivis, anciens responsables municipaux – continuent de cristalliser la colère des victimes et de leurs proches. La décision du tribunal correctionnel sera mise en délibéré au 7 juillet 2025.

 

Marie Gérald (Avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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