La FIPEC et le CEPE contre les droits antidumping sur le dioxyde de titane
Le dioxyde de titane (TiO2) est une matière essentielle à la production de revêtements et d’encres. Les importations chinoises restent majoritaires, mais des droits antidumping européens sur ces dernières ont été votés en juillet dernier, par la Commission européenne (CEE).
Provisoires, ces droits ont gonflé les prix d’approvisionnement en TiO2 de jusqu’à 40 %, alors que la ressource concentre 40 % du coût des matières premières et 20 % du coût du produit fini. Or, d’ici fin novembre, les États membres de l’Union européenne voteront sur leur maintien, proposé encore fois par la Commission.
De quoi inquiéter les industries de la peinture, qui rassemblent 33 milliards d'euros de chiffre d’affaire et emploient environ 150 000 personnes à travers l’Europe.
Un risque de perte de compétitivité chez les industriels européens
« La Commission adopte une approche à court terme de la compétitivité de l’Union européenne. Nous craignons que l'impact de ces droits, en particulier sur les PME et les industries connexes telles que celles de la construction ou d’autres comme celles du papier et de la cosmétique, outrepasse de loin l’avantage temporaire dont les fabricants européens de TiO2 bénéficieraient », expose Christel Davidson, directrice générale de la structure Conseil Européen de l'Industrie des Peintures, des Encres d'Impression et des Couleurs pour Artistes (CEPE), dans un communiqué diffusé le 21 novembre avec la Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et Adhésifs, Préservation du Bois (FIPEC).
Peut-être un gisement européen de TiO2 pourrait pallier ces manques ? « Les fournisseurs européens de TiO2 sont actuellement incapables de répondre à la demande de l’industrie européenne et les importations en provenance de Chine sont donc difficilement substituables », indique toutefois Gilles Richard, délégué général de la FIPEC. La fédération avait déjà alerté sur la hausse des coûts subie par ses adhérents.
Il ajoute : « les fabricants européens de peintures se retrouveront dans une situation concurrentielle désavantageuse par rapport à ceux d’autres régions du monde, qui pourront continuer à s’approvisionner en TiO2 en Chine à des prix inférieurs et exporter leurs peintures et encres sur le marché européen ».
Le CEPE et la FIPEC appellent donc les États membres à « analyser attentivement » ces enjeux et à voter contre le maintien de ces droits.
D'autant que «les investissements deviendront moins attractifs en Europe, ce qui se répercutera directement sur les fournisseurs européens de TiO2. L’effet inverse sera obtenu, alors que l’objectif est de protéger les Européens d’une concurrence étrangère déloyale », lit-on dans le communiqué.
Virginie Kroun
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