Les stations balnéaires face à l'envolée des prix et aux défis énergétiques
Alors que l'été bat son plein, l'appel du bord de mer n'a jamais été aussi fort. La FNAIM a profité de cette période estivale pour faire le point sur les stations balnéaires françaises.
L'étude a examiné plus de 470 stations balnéaires, soit des villes littorales avec une plage ou classées stations de tourisme, comptant au moins 15 % de résidences secondaires. Ces destinations attirent principalement les résidents temporaires, avec souvent moins de 5 000 habitants en résidence permanente, tandis que près de la moitié des logements (47 %) sont des résidences secondaires.
Une augmentation des prix de l'immobilier
L'étude révèle que les prix de l'immobilier sur les littoraux ont connu une envolée spectaculaire de 2020 à fin 2022. Les trois villes les plus chères de France sont des stations balnéaires, et parmi les 20 communes les plus onéreuses du pays, 9 d'entre elles sont des stations balnéaires.
En moyenne, le prix au mètre carré atteint 4 676 €, dépassant ainsi la moyenne nationale qui est de 3 088 €/m2. Les logements en bord de mer ont également connu une augmentation plus forte que la moyenne nationale, avec une hausse d'environ +6 % en un an.
Les régions les plus onéreuses sont la Provence-Alpes-Côte-d'Azur et la Nouvelle-Aquitaine, avec des prix moyens respectifs de 5 774 €/m2 et 5 363 €/m2. Certaines communes battent des records avec des prix dépassant les 14 000 €/m2, telles que Saint-Jean-Cap-Ferrat, Ramatuelle et Saint-Tropez.
En revanche, la Bretagne et la Normandie se démarquent comme les régions où l'immobilier balnéaire est plus accessible. En Bretagne, le prix moyen au mètre carré est de 3 622 €, tandis qu'en Normandie, il est de 3 604 €/m2. Des communes comme la Trinité-sur-Mer, l'Île-aux-Moines en Bretagne, et Deauville en Normandie, restent toutefois des exceptions avec des prix plus élevés.
Moins de logements énergivores en bord de mer
La grande nouveauté de cette étude est l'analyse des performances énergétiques (DPE) des biens immobiliers dans les stations balnéaires. Si globalement la part des logements énergivores (étiquette DPE F ou G) est plus faible en bord de mer (14 % contre 17 % à l'échelle nationale), des disparités régionales sont observées.
Les régions du nord de la France, telles que les Hauts-de-France (26 %), la Normandie (24 %), les Pays de la Loire (22 %) et la Bretagne (21 %), présentent des taux de passoires thermiques supérieurs à la moyenne nationale.
En revanche, les régions du sud, à savoir l'Occitanie (7 %), la Corse (8 %) et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur (9 %), se distinguent par leur faible taux de logements énergivores. À l'échelle nationale, il est constaté que plus on descend vers le sud, moins les logements énergivores sont nombreux.
Préserver l'accessibilité et limiter l'érosion du parc locatif
Face à l'explosion des prix dans les zones touristiques, la FNAIM propose un régime d'exonération de la taxation de plus-value pour les ventes de résidences secondaires, si l'acquéreur s'engage à en faire sa résidence principale. Cette mesure vise à préserver la capacité d'accession des jeunes travailleurs dans ces territoires pris.
Concernant les passoires thermiques, la FNAIM recommande de limiter l'érosion du parc locatif vers la location de meublés de tourisme tout en respectant les identités économiques des territoires. Ainsi, elle suggère de permettre aux maires de déroger par arrêté aux dispositions de la loi Climat, en fonction de la spécificité de territoire, afin de trouver un équilibre entre les besoins de logement des actifs et l'importance de l'activité touristique.
Marie Gérald
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