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En Charente-Maritime, un phare menacé par l’érosion va être démoli

Publié le 22 janvier 2025

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La Direction interrégionale de la Mer Sud Atlantique a annoncé la démolition du phare de la Courbe, situé à la Tremblade, près de Royan, en Charente-Maritime. Menacé par l’avancée de l’océan, l’édifice ne sera pas relocalisé.
En Charente-Maritime, un phare menacé par l’érosion va être démoli - Batiweb

Un feu est sur le point de s’éteindre dans le golfe de Gascogne. Le phare de la Courbe, situé à la Tremblade, en Charente-Maritime, va être démoli sous peu et ne sera pas relocalisé. Une décision actée par la Direction interrégionale de la Mer Sud Atlantique, et justifiée par la menace que fait peser l’avancée de l’océan sur l’édifice.

« On est dans la projection, dans l’étude d’une possibilité. Sans calendrier de posé », a déclaré à l’AFP Christophe Mérit, directeur adjoint de la sécurité et des contrôles maritimes de cette antenne du ministère de la Mer, confirmant une information du Littoral, un hebdomadaire local.

Haut de 64 mètres, ce phare blanc et rouge signale jusqu’à 52 kilomètres au large l’approche de l’estuaire de la Gironde. Lors de sa construction en 1904, l’édifice avait été érigé à 1,8 kilomètre de l’océan. Aujourd’hui, l’Atlantique n’est plus qu’à 130 mètres. La déconstruction du phare sera ordonnée quand cette distance sera réduite de moitié, car les infiltrations d’eau salée saperont ses fondations, comme l’expliquent les autorités qui, d’un revers de main, balaient l’idée « de le faire reculer ».

Selon Damien Joussemet, responsable du phare de la Courbe, quatre autres sur la commune ont été emportés par les flots depuis le XVIIe siècle sous l’effet de l’érosion.

Un phénomène à prendre très sérieux

 

L’érosion côtière est un phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées. Responsable du recul des plages et des dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année, sur le littoral, l’érosion fait planer de réelles menaces sur nombre de logements et commerces.

Dans le secteur de la Tremblade, le trait de côte s’était notamment replié de 18 mètres durant le seul hiver 2020-2021, selon les relevés de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (Ocna), qui associe des chercheurs du Bureau de Recherches Géologiques et Minières et de l’Office National des forêts.

Selon les estimations du Groupement d’intérêt public Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l’érosion depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6 700 logements et commerces sont menacés par ce recul d’ici 2050, si rien n’est fait.

Certains bâtiments ont déjà fait les frais de ce phénomène. Dans la Gironde voisine, le « Signal », un immeuble d’habitations menacé d’être avalé par l’océan, avait été démoli début 2023 sur la plage de Soulac-sur-Mer.

Parmi les autres points critiques de la région : un hôtel et deux villas à Biscarrosse dans les Landes, où des travaux de renforcement de la dune sont en cours, et une route côtière sur une falaise basque à Urrugne, sont les plus menacés par l’érosion dans les années à venir, selon l’Ocna.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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