Le volume d’attributions de logements sociaux a chuté en 2022
Les logements sociaux sont de plus en plus convoités, et le nombre d’attributions n’a de cesse de baisser. L’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) a publié le 23 janvier son bilan annuel, qui met en lumière la baisse de 4 % du nombre d’attributions de logements sociaux en 2022.
Un constat inquiétant quand on sait que cette année-là, près de 420 000 attributions ont été dénombrées, soit un taux d’attribution de 11,4 %. Le volume des demandes quant à lui augmentait de 3 %. D’après Baptiste Prestel, directeur des statistiques de l’agence, ce nombre d’attributions s’inscrit « dans une tendance de baisse graduelle des attributions ».
Tout n’est pas négatif pour autant. Certains bons points sont à relever d’après l’Ancols, notamment l’augmentation des attributions dans la zone la plus tendue (Paris, proche banlieue) à 31 000, un nombre qui n’avait plus été atteint depuis 2017. Il n'empêche que selon l'Institut Paris région (IPR), les demandes en région francilienne ont explosé entre 2010 et 2022.
Autre point positif, les attributions pour les ménages droit au logement opposable (dits « Dalo »), reconnus comme prioritaires, a dépassé les 24 000. Un « chiffre record » que l’on doit à la hausse du nombre de demandeurs « Dalo » selon l’Ancols.
Une attente plus longue pour de moins en moins d’attributions
De faibles lots de consolation qui ne suffiront certainement pas à rassurer les demandeurs de logement social et les professionnels du secteur. La situation reste extrêmement tendue, en témoignent les délais d’attente pour l’attribution d’un logement qui ne cessent de se rallonger.
Parmi les ménages s’étant vu attribuer un logement, les délais d’attente avant que leur demande aboutisse ont continué de s’allonger à 520 jours (+16 jours). Concernant les autres demandes dont la demande est toujours active au 31 décembre 2022, les délais ont augmenté à 721 jours (+14 jours).
Le temps d’attente est moindre pour les familles monoparentales s’étant vu attribuer un logement (500 jours). Cette durée dépasse toutefois ce seuil pour les couples avec enfants et croît fortement avec le nombre d’enfants à charge.
Malgré un recul de 4 % du volume d’attribution, il existe des disparités. Il augmente par exemple de 28 % pour les agents de l’État, ainsi que pour les apprentis ou les étudiants (+6 %). À l’inverse, ce sont les chômeurs qui sont le plus impactés par cette baisse du volume d’attribution (-20 %).
En volume, les attributaires de logements sociaux proviennent surtout du parc privé (25 %), du parc social (27 %) et d’un hébergement chez un proche (27 %).
Jérémy Leduc (avec AFP)
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