La CDI-FNAIM alerte sur les dérives du système de certification
L’Association des Organismes de Certification de Personnes (AOCP) s’est récemment exprimée sur les difficultés liées à la certification des audits énergétiques et des diagnostics de performance énergétique (DPE).
Le flou dans lequel travaillent les diagnostiqueurs n’est guère un scoop, quand on connait en parallèle les mesures de simplification du DPE annoncées en début d’année et l’éventualité d’une adaptation du calendrier aux copropriétés annoncée par la ministre Valérie Létard.
Le discours de l'AOCP a aussi trouvé une caisse de résonance chez la Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers de la Fédération nationale de l’Immobilier (CDI-FNAIM). « Tout en nous associant à leurs constats, nous tenons également à mettre en lumière plusieurs problèmes majeurs qui nuisent à l'efficacité et à la qualité des certifications, notamment dans le cadre des exigences de la DHUP », déclare Yannick Ainouche, président de la CDI-FNAIM.
Des incohérences dans le questionnaire de la DHUP
Parmi les défauts soulevés par la CDI-FNAIM, on retrouve des incohérences dans les questions posées dans le questionnaire soumis par la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP) aux formateurs et des auditeurs en certification.
« Le vocabulaire utilisé manque d’homogénéité, entraînant ainsi une confusion chez les candidats et affectant directement leurs performances lors des épreuves. Ces disparités contribuent à un taux élevé d’échec au QCM, un problème qui doit être rapidement adressé pour garantir une évaluation équitable des candidats », développe la CDI-FNAIM.
Des « dérives préoccupantes en matière de tutorat »
La CDI-FNAIM s’inquiète également des effets des révisions des modes de tutorat. Pour rappel, ce mode de formation vise à accompagner le diagnostiqueur débutant sur deux missions réelles, au lieu de trois auparavant.
La DHUP avait décidé de réduire le nombre de sites à contrôler pour alléger les processus, mais aurait « été détournée par certaines pratiques », selon la chambre.
« Le tutorat, au lieu de se dérouler sur les sites des stagiaires, est souvent réduit à une simple formalité, avec des durées écourtées, ce qui s’éloigne totalement de l’esprit d’accompagnement initialement prévu. Pire encore, il se transforme parfois en une bataille des prix, au détriment de la qualité et de la formation des diagnostiqueurs », reproche l’organisation.
Dysfonctionnements dans les logiciels utilisés pour la certification
Autre bémol dans le système de certification : des dysfonctionnements dans des logiciels nécessaires à la validation des compétences. Ce qui entraînerait des erreurs et des retards dans le processus de certification.
« En collaboration avec l'AOCP, la CDI-FNAIM demande une action urgente et concertée pour corriger ces dérives et incohérences, afin de garantir, pour les diagnostiqueurs, un système de certification juste, rigoureux et adapté aux enjeux actuels de la transition énergétique », réclame M. Ainouche. « Nous restons bien entendu à disposition pour toute collaboration avec les pouvoirs publics afin de participer à l'amélioration de ce processus indispensable pour l’avenir de notre filière », abonde le président de la structure.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock