Logement ancien : vers une fin de la crise ? (Fnaim)
« La crise de l'immobilier est derrière nous », mais celle du « logement est devant nous », a déclaré Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), lors de son point de conjoncture le 15 janvier.
Alors que les prix sur les logements anciens se stabilisent (-0,8 % en 2024, après -4,9% sur 2 ans), le repli des volumes de ventes a « atteint un palier ». Les transactions immobilières réalisées côté logement ancien tombent à 775 000 en 2024 (contre 872 000 en 2023), soit -11 % sur un an. Par rapport au niveau le plus haut, en août 2021 (1 176 000 transactions au total en 2021), les ventes chutent de 36 %. Ce qui revient à « la plus forte baisse des ventes depuis plus de 50 ans », selon M. Cantin.
« Ce volume, le plus bas depuis 2015, marque toutefois un palier, laissant espérer un redémarrage progressif en 2025 », lit-on tout de même dans le bilan. D’autant que le pouvoir d’achat retrouve des couleurs (+8,5 % sur an), suite à une baisse de 14 % les deux années précédentes.
Crainte sur le parc locatif
Gare toutefois aux loyers, qui grimpent de 3,2 % sur an. La fédération craint pour d’autres segments, entre un parc de logements sociaux saturé et une offre locative privée réduite, en passant par une construction neuve au ralenti.
« Il y a urgence à agir pour le parc locatif », plaide Loïc Cantin, en soutenant que « 2023 a été difficile, 2024 était compliqué, surtout pour les étudiants, et 2025 sera pire », craignant que les tensions présentes sur le parc locatif « ne retombent pas ».
« Aujourd'hui, nos mandats de gestion locative sont en baisse d'au moins 30 % », indique-t-il, affirmant que « de moins en moins de Français ont pour projet d'investir dans l'immobilier locatif ».
Le locatif privé est bloqué par l’engouement envers la location touristique. Le nombre de nuitées en location courte durée touristique a explosé de 86 % en cinq ans, d’après d'Eurostat, se basant sur les annonces publiées sur les plateformes Airbnb, Booking, Expedia et Tripadvisor.
Sans compter de nouvelles contraintes pour les propriétaires, comme l’interdiction à la location des logements F et G dès 2025.
En ce qui concerne le discours de politique générale de François Bayrou le 14 janvier, la Fnaim a estimé que le Premier ministre a « effleuré la question du logement » et « ne satisfait pas ».
Virginie Kroun (avec l’AFP)
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