Discours de politique générale de Bayrou : les acteurs du logement mitigés
Le Premier ministre François Bayrou prononçait ce mardi sa déclaration de politique générale. La France a besoin « d’une politique du logement repensée et de grande ampleur », a-t-il estimé dans son discours, alors qu’une crise du logement touche l’Hexagone depuis de nombreux mois.
François Bayrou a salué « les efforts menés par les précédents gouvernements pour lever les contraintes en matière de construction de logements » et jugé possible d'« aller plus loin encore en réduisant les délais, en allégeant les demandes d'autorisation, en favorisant la densification, et en facilitant les changements d'usage ».
« Cela suppose de relancer l'investissement locatif et l'accession à la propriété, et de soutenir les élus bâtisseurs par un système d'encouragement à l'investissement, y compris à l'investissement privé », a-t-il ajouté.
Côté logements étudiants, le Premier ministre a promis « la construction de 15 000 logements étudiants par an pendant trois ans, en mobilisant le foncier disponible de l’État ».
Des propos vagues et peu de mesures concrètes ?
Certains ont été déçus de ces annonces, à commencer par Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et actuelle présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH).
«Le Premier ministre s'en est tenu à des propos très vagues sur la politique du logement », a-t-elle regretté, tout en indiquant espérer « que ces généralités ne sont pas le signe d'une méconnaissance de l'ampleur de la crise du logement dont nos concitoyens modestes sont les premières victimes ».
«Rien sur le logement social, rien sur le gel et l'encadrement des loyers, rien sur le permis de louer, rien sur la rénovation énergétique », a de son côté déploré la Confédération nationale pour le logement (CNL).
Pour rappel, la France connaît depuis trois ans une crise du logement, entre remontée des taux d’intérêts, freinage des achats immobiliers, offre locative réduite, logements sociaux saturés, hausse des coûts de construction, et de nombreuses défaillances d’entreprises dans la construction neuve.
Des fédérations du bâtiment et de la construction rassurées
Dans le secteur du bâtiment et de la construction, la déclaration de politique générale du Premier ministre a été accueillie de façon plus positive.
Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), a notamment estimé que la « feuille de route » présentée par François Bayrou « correspondait point par point à l'ensemble des propositions portées par la FPI depuis 2022 ».
« Alors que le Premier ministre, François Bayrou, vient d’achever son discours de politique générale, la CAPEB entrevoit dans ses propos des signaux qui lui laissent penser qu’il a entendu l’appel des artisans du bâtiment à un retour à la stabilité politique et à l’urgence d’agir pour le logement. Si peu de mesures précises ont été annoncées, la CAPEB poursuivra sa mobilisation afin que des mesures concrètes soient apportées sur les points importants que le Premier ministre a abordés dans son discours », a de son côté réagi la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB).
Claire Lemonnier
Photo de une : François Bayrou - X