L’accession à la propriété de plus en plus compliquée (sondage)
Comme à son habitude, la Fédération Française des Constructeurs de maisons individuelles (FFC) publie les résultats de son enquête annuelle sur les Français et la maison individuelle. Cette année, l’étude s’est particulièrement intéressée à l’accession à la propriété.
« À l’heure où la réforme des retraites enflamme les discussions, le logement, enjeu majeur qui représente le premier poste de dépenses du budget des ménages, est le grand absent des débats. Pourtant il est une autre manière de préparer sa retraite : acquérir sa résidence principale à crédit pendant sa vie professionnelle, assure de se constituer un patrimoine et être logé avec des charges réduites à l’heure de la retraite », souligne Damien Hereng, président de la Fédération Française des Constructeurs de maisons individuelles (FFC).
D’ailleurs, selon les résultats du sondage, 90 % des Français considéreraient que l’accession à la propriété permettrait de « sécuriser son avenir » et 83 % qu’elle serait « synonyme d’accomplissement ».
Les résultats de l’enquête soulignent à quel point l’accession à la propriété s’est complexifiée ces derniers mois, puisque 73 % des Français estiment qu’il est aujourd’hui plus difficile d’accéder à la propriété qu’il y a 10 ans (contre 54 % en 2022, soit +19 points en un an), et 74 % estiment que ce sera bientôt réservé à une élite (+14 points en un an). Il faut dire que le marché immobilier est chamboulé ces derniers mois, avec la remontée des taux de crédits.
Dans ce contexte, 82 % des Français considèrent que l’accès à la propriété devrait être davantage encouragé par les aides de l’État.
La maison individuelle de plus en plus plébiscitée
Autre enseignement : la maison individuelle fait de plus en plus rêver les Français, puisqu’ils sont 84 % à la préférer, soit 4 points de plus que l’année précédente. À l’inverse, seuls 16 % des Français souhaiteraient vivre en appartement. Dans le détail, la maison attire notamment les Français issus de communes rurales (98 %), ceux vivant dans un foyer de plus de 4 personnes (93 %), et ceux ayant des enfants de moins de 14 ans (90 %).
Alors que le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) des sols est sur toutes les lèvres, les Français ne sont toujours pas prêts à abandonner leur rêve pour limiter l’étalement urbain. 74 % des Français sont toutefois prêts à faire une concession pour construire sur un terrain plus petit, et 47 % à vivre dans une maison mitoyenne. À noter que les compromis sont davantage acceptés par les 18-24 ans, les plus de 65 ans, et ceux qui vivent en appartement, que par les habitants de communes rurales. 91 % des Français sont par ailleurs persuadés qu’environnement et maison individuelle sont compatibles.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock