Gabriel Attal décrète « l'urgence pour le logement en France »
« J’ai décrété l'urgence pour le logement en France », a affirmé le Premier ministre, à l'occasion d'une visite de chantier à Villejuif, dans le Val-de-Marne. « On va se battre centimètre par centimètre, mètre carré par mètre carré pour aller chercher du logement pour les Français. On va aller chercher tous les logements possibles avec les dents », a-t-il ajouté.
Le 24 janvier dernier, lors d'une conférence de presse, 10 organisations du secteur de la construction et de l'immobilier - formant l'Alliance pour le Logement - s'étaient réunies pour interpeller le gouvernement sur la gravité de la crise du logement et sa gestion.
22 territoires engagés pour le logement
Accompagné du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et du nouveau ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, Gabriel Attal a déclaré vouloir des résultats concrets dans un délai de trois ans.
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Ainsi, le gouvernement a identifié 22 « territoires engagés pour le Logement » qui s'engageront à construire environ 1 500 logements chacun, soit 30 000 nouveaux logements.
« 22 premiers territoires dans lesquels on va mettre de l'argent public pour équilibrer un certain nombre d'opérations, qui sinon n'auraient pas pu sortir de terre à court terme, et dans lesquelles on va simplifier drastiquement les procédures », a expliqué M. Attal, citant notamment Villejuif, Dunkerque, Dieppe, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Saint-Malo, Ferney-Voltaire, ou encore Biarritz.
M. Attal souhaite également le doublement de la production de logements locatifs intermédiaires, proposés à des tarifs réglementés mais plus élevés qu'en logement social, « dans les années qui viennent, d'ici la fin du quinquennat ».
Simplifier les procédures
Pour faciliter la construction, le Premier ministre a également évoqué la possibilité de surélever les bâtiments, en particulier en milieu urbain. Il a également annoncé un investissement de l'État en Île-de-France pour encourager la construction verticale dans toutes les grandes villes françaises dès 2025.
Le chef du gouvernement a également pris en compte les besoins en maisons individuelles, qui, selon lui, « font partie du rêve français ». Il a promis de simplifier considérablement les procédures pour permettre aux propriétaires de maisons de construire des logements supplémentaires sur leur terrain.
« C’est une démarche que l'on ne peut que saluer, mais qui n'est pas à la hauteur des besoins de logements », a réagi Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM). « L’urgence pour le logement ne consiste pas à créer 30 000 logements en trois ans dans 22 territoires (...).C'est une goutte d'eau par rapport aux besoins qui sont exprimés et qui sont à satisfaire », a-t-il estimé.
De son côté, le président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a déclaré « prendre acte des intentions du Premier ministre après les alertes portées fortement depuis plusieurs mois sur la colère qui gronde ». Toutefois, selon lui, « produire du logement reste une mission essentielle du bâtiment au service des Français, pas seulement dans les 22 territoires, mais dans les 1 200 agglomérations que compte le pays. Après cette amorce, nous attendons la concrétisation des mesures centimètre par centimètre, mètre carré par mètre carré. Nous avons des propositions. Il y a urgence ! », a-t-il martelé dans un communiqué.
Marie Gérald
Photo de Une : X - ©Gouvernement