55 sites clés en main pour inciter des investisseurs à bâtir des usines en France
Le gouvernement avance ses pions dans sa stratégie de réindustrialisation du pays. Une liste de 55 sites industriels clés en main vient en effet d’être publiée par l'exécutif. Ces sites, situés aux quatre coins de l’Hexagone, seront proposés d’ici 2030 aux investisseurs, français ou étrangers, qui souhaitent bâtir des usines rapidement en France.
Pour cinq des 55 sites concernés, il ne sera pas nécessaire d’attendre trop longtemps pour s’y installer. Situés à Alixan dans la Drôme, Alloinay dans les Deux-Sèvres, Arles dans les Bouches-du-Rhône, Béziers dans l’Hérault et Etrechet dans l’Indre, ces cinq sites seront prêts dans l’année. Une annonce faite par les ministres de l’Industrie et de la Transition écologique, Roland Lescure et Christophe Béchu, au cours d’un entretien téléphonique avec la presse.
Les autres sites quant à eux doivent encore être dépollués, démolis, réaménagés ou raccordés aux réseaux d’électricité, de gaz ou d’eau. Une fois ces travaux effectués, ils seront prêts en deux vagues, entre 2025 et 2027, et entre 2027 et 2030, ont précisé les deux ministres.
Tout découle d’une volonté de réindustrialisation du pays
Cette volonté d’attirer les investisseurs s’inscrit dans la lignée de la loi industrie verte, votée en octobre dernier. Ces mouvements font également partie d’une stratégie amorcée il y a presque un an par Emmanuel Macron qui dévoilait annonçait son ambition d' « accélérer » la réindustrialisation de la France. Il souhaitait pour cela « un agenda de simplification et d’accélération de procédures », pour permettre à de grands investisseurs (data centers, automobile, ou batteries) de s’installer sur le territoire.
Plus de 60 % des sites « s’inscrivent dans une dynamique de recyclage du foncier », a souligné le ministre de la Transition écologique, s’agissant pour 30 d’entre eux de friches industrielles. Les 25 sites restants sont situés sur des terrains vagues « détenus par l’État, les collectivités locales ou des entreprises ».
La surface des terrains, qui varient de 3 à 340 hectares, permettent d’accueillir des projets de toutes tailles, a souligné Roland Lescure : « On se donne les moyens d’attirer tous les projets, de la PME industrielle à la gigafactory ». Au total, les sites identifiés correspondent à une surface de 3 342 hectares.
L’État met la main à la poche
Une enveloppe de 450 millions d’euros sera consacrée par l’État à la « montée en gamme » des terrains et leur aménagement. Tout devrait être fait pour que ces derniers soient immédiatement exploitables par les investisseurs intéressés, a précisé le ministre de l’Industrie.
Cet argent servira notamment à la dépollution des sites qui en ont besoin, mais également à faire bénéficier les maîtres d’ouvrage d’un « accompagnement en ingénierie pour réaliser les études nécessaires à la mise en conformité du site », comme l’indique un document complémentaire.
« En moyenne, il faut 17 mois pour installer une usine sur un site. Nous voulons nous rapprocher au maximum de la période la plus courte possible, soit neuf mois », a-ton précisé au cabinet de M. Lescure à Bercy. Les 55 sites labellisés sont issus de « plus d’une centaine de candidatures reçues », a ajouté M. Béchu.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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