Dans une interview accordée à France Info ce lundi, la présidente du promoteur immobilier Nexity a estimé que tout le secteur du logement était « bloqué ». « Tous les indicateurs sont au rouge », a-t-elle déploré, que ce soit dans l’immobilier neuf ou ancien, avec entre -40 et -50 % de réservations de logements neufs, et -22 % de ventes de logements anciens en 2023.

En raison de cette chute des réservations de logements neufs et de permis de construire, l’activité de entreprises du bâtiment est menacée. Lors de sa dernière conjoncture, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) craignait ainsi la destruction de 150 000 emplois d’ici 2025.

Neuf, ancien, achat, location… la crise du logement concerne tout le monde

Avec l’inflation, la remontée des taux d’intérêts, et la baisse du pouvoir d’achat des Français, les prétendants à l’accession à la propriété se reportent à défaut sur la location, faute de pouvoir obtenir un prêt immobilier. Il faut dire que le taux d'intérêt moyen a atteint 4,20 % au quatrième trimestre 2023, soit le niveau le plus élevé depuis 2009, selon l'Observatoire CSA/Crédit Logement.

Dans ce contexte, les agences immobilières enregistrent deux fois plus de demandes de location, mais ont parallèlement 20 % d’offres locatives en moins, ce qui accentue les tensions sur le marché locatif.

Côté logement social, l’Union sociale pour l’habitat (USH) a enregistré +7,5 % de demandes de logements sociaux en 2023.

« Les parcours des Français sont gelés », a alerté la présidente de Nexity. Et d’ajouter : « Laisser le logement dans l'état dans lequel il est aujourd’hui, c'est contribuer au blocage de la société ».

Pour rappel, la semaine dernière, dix fédérations regroupées en « Alliance pour le Logement » appelaient une nouvelle fois le gouvernement à prendre des mesures face à la crise du logement.

Claire Lemonnier
Photo de Une : France Info