Les permis de construire de logements chutent de près de 25 % en 2023
Les chiffres officiels étaient déjà en berne courant novembre. En décembre, 33 700 permis de construire ont été délivrés, soit une progression de 12 % par rapport au mois de novembre.
Sur l'ensemble del’année 2023, 373 100 permis de construire ont été accordés. Le ministère dénombre ainsi 115 900 de moins par rapport à l’année précédente (-23,7 %).
Autre signe de la crise du logement, qui concerne aussi bien le neuf que l'ancien : « Les parcours des Français sont gelés », a déploré la PDG de Nexity au micro de France Info.
4,6 % de rebond pour les permis entre le T3 2023 et le T4 2023
Rapportés à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020), les permis de construire délivrés en 2023 déclinent de 19 %. Les chiffres de décembre restent en dessous (-13 %) des niveaux moyens observés sur les douze mois d’avant crise-sanitaire.
Les chiffres rebondissent de 4,6 % (après -4,9 %) entre le T3 2023 et le T4 2023. Rebond davantage porté par le projets de logement collectifs ou en résidence (+10,2 %, après -5,4 %), qu’en individuel (+ 0,4 % après - 5,4 %).
« Dans le secteur des logements collectifs ou en résidence, 234 100 logements ont été autorisés en 2023, soit 59 200 de moins (-20,2 %) par rapport à l’année précédente. Les autorisations de logements collectifs ordinaires diminuent plus fortement (-23,0 %) que les autorisations de logements en résidence (-6,6 %) », lit-on dans la conjoncture ministérielle.
Dans le logement individuel pur, le nombre de permis s’écroule de 31,1 %, contre -23,8 % dans le logements individuel groupé. Il faut dire que le logement individuel perd 56 700 logements en 2023 par rapport à 2022 (-29 %). Ce segment tombe ainsi à 139 000 unités autorisées à la construction. « Elles sont 25,3 % en dessous de la valeur d’avant-crise », précise le ministère.
Près de 27 000 logements mis en chantier
Côté mises en chantier, 26 900 logements ont été lancés en décembre. Ce qui revient à une hausse de 4 900 par rapport à novembre (+22 %). Pourtant, cela ne parvient pas à colmater le repli de 22 % enregistré sur les douze mois (80 800 unités en moins pour un total de 287 100 logements).
Face aux niveaux d’avant-pandémie (mars 2019 à février 2020), les mises en chantier de logements s’écroulent de 24,6 %. « Le nombre de logements commencés en décembre 2023 serait inférieur de 15 % à sa moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire », est-il également écrit dans le bilan officiel.
Sans surprise, les logements individuels purs accusent « la plus forte diminution » (-28,5 %). Ils sont suivis par les logements collectifs ordinaires (-20 %), les logements en résidence (-17 %) ainsi que les logements individuels groupés (-14,2 %). Sur les douze derniers mois, les ouvertures de chantiers de logements individuels déclinent de 40 800 unités (-25,2 %), pour atterrir à 121 200 logements commencés. Il s’agirait du « niveau le plus bas enregistré depuis 2000 ».
En évolution trimestrielle, les mises en chantiers de logements connaissent une embellie sur la période d’octobre-décembre 2023, par rapport aux trois mois précédents (+4 %, après -8,3 %). « Le rebond des logements individuels (+6,1 %, après -7,9 %) serait plus important que celui des logements collectifs ou en résidence (+2,6 %, après -8,6 %) », souligne le ministère.
Virginie Kroun
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