Confort d’été dans le DPE : un indicateur imprécis à réviser ?
Trois ans après la création d’un indicateur de « confort d’été » dans le diagnostic de performance énergétique (DPE), IGNES a confié une étude à Pouget Consultants, visant à analyser les DPE recensés dans la base de données de l’Ademe. L’objectif : étudier les performances en termes de confort d’été.
Pour rappel, depuis juillet 2021, le DPE attribue aux logements une notation en matière de confort d’été. Cet indicateur, noté « bon », « moyen » ou « insuffisant » est évalué au regard de cinq paramètres : l’isolation de la toiture, la présence de protections solaires, l’inertie du logement, le caractère traversant, et la présence de brasseurs d’air.
Le nouveau DPE, tout comme l’indicateur de confort d’été, devant inciter les acquéreurs d’un logement à entreprendre les bons travaux pour améliorer les performances énergétiques et le confort thermique du logement.
Une grande majorité de logements inadaptés aux fortes chaleurs
Or, les résultats de l’étude révèlent que seul 1 logement sur 10 est suffisamment adapté aux fortes chaleurs. Ainsi, 80 % du parc de logements présenterait un indicateur de confort d’été évalué comme « moyen » ou « insuffisant ».
Dans le détail, 40 % des logements étudiés n’auraient pas de protections solaires extérieures suffisantes, et seuls 5 % seraient équipés de brasseurs d’air.
Plus étonnant, même les logements récents et construits selon les exigences de la RT2012 ou de la RE2020 ou présentant un DPE noté A ne seraient pas exemplaires en termes de confort d’été. 31 % des logements notés A seraient ainsi jugés « insuffisants » en matière de confort d’été, et seuls 10 % seraient classés comme « bons ».
Autre constat : 32 % des logements étudiés auraient une toiture isolée selon les normes du confort d'hiver mais pas d’été, ou inversement.
Un indicateur confort d’été à améliorer ?
Selon IGNES, cela témoignerait du manque de précision de l’indicateur. Le groupement d’industriels regrette par ailleurs que l’indicateur ne prenne pas en compte la localisation du bien, le climat local, et l’effet des îlots de chaleur urbains pour inclure les risques de surchauffe.
Le groupement déplore également que l’indicateur actuel ne fasse pas de différenciation entre les maisons et les appartements, tout comme leurs caractéristiques. Autre bémol : le manque d'attrention au détail des protections solaires (automatisation ou non, par exemple).
« L’adaptation massive des logements commence par la capacité à donner une information permettant à tout un chacun de comprendre la qualité de son logement au regard du confort d’été. L’indicateur « confort d’été » du DPE pourrait constituer cet outil emblématique grand public. Nous appelons les pouvoirs publics à réunir au plus vite les professionnels du secteur pour travailler à son amélioration », conclut ainsi Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’IGNES.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock