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-7 % de passoires thermiques en 2023, d’après l’ONRE

Publié le 27 novembre 2023

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L’Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE) a diffusé ses derniers chiffres sur l’état du parc de logements par classe de performance énergétique. Ainsi, au 1er janvier 2023, 6,6 millions de passoires énergétiques étaient enregistrées sur l’ensemble du parc résidentiel. Ce qui revient à une baisse de 7 % par rapport à 2022.
-7 % de passoires thermiques en 2023, d’après l’ONRE - Batiweb

Au 1er janvier 2022, l’Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE) dénombrait 7,2 millions de passoires énergétiques - classées F et G. Une hausse s’expliquant à l’époque par un changement de la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) fin 2021

Mais moult fois critiquée, la méthode de calcul inscrite dans la loi Climat et Résilience a été encore révisée pour établir les résultats de 2023. « Pour les résidences principales, la modélisation est faite de façon séparée suivant le type de logement (individuel ou collectif) et l’énergie principale de chauffage (électricité, gaz de ville, fioul, bois et réseau de chaleur). Un modèle logit multinomial permet de calculer pour chaque logement et chaque énergie de chauffage les probabilités d’être classé A, B, [...], G », lit-on par exemple dans une note d’explicative de l’ONRE.

« Par ailleurs, les estimations au 1er janvier 2022 ont été révisées pour prendre en compte les nouvelles estimations du parc de logements ventilé par énergie de chauffage, suite à la mise à disposition d’un nouveau millésime de l’enquête nationale logement et le changement de règles de priorités pour les logements multi- énergie principale (le bois n’était auparavant jamais retenu comme énergie principale pour les logements multi-énergie) », mentionne également l’observatoire dans sa note de conjoncture, basée sur les 915 000 diagnostics réalisés entre octobre 2022 et mars 2023 (915 000 diagnostics).

Ce qui change considérablement le nombre de passoires énergétiques au 1er janvier 2023, estimé à 6,6 millions sur les 37 millions de l’ensemble du parc (résidences principales, résidences secondaires, logements vacants). Soit 17,5 % dudit parc, et une baisse de 7 % par rapport aux résultats de 2022.

 

-378 000 de résidences principales énergivores

 

À l’échelle des résidences principales (30 millions), 4,8 millions de passoires énergétiques ont été enregistrées par l’ONRE. Ce qui revient à 15,7 % du parc (-1,4 point), et une baisse de 378 000 logements énergivores.

« La part des logements F passe ainsi de 10,2 à 9,4 % (-207 000 logements) et celle des logements G de 6,9 à 6,3 % (-171 000 logements). Parmi les G, la part des logements très énergivores (consommation conventionnelle en énergie finale supérieure à 450 kWh/m2) passe de 1,8 % à 1,7 % (-48 000 logements) », développe l’ONRE.

À l’opposé, la part de logements classés énergiquement entre A et D grimpe à 62,9 %, contre 61,3 % l’année dernière. Dans le détail, 1,8 million de logements (6 % du parc) seraient classés énergiquement entre A et B, donc peu énergivores. L’étiquette concentre un tiers des logements, tandis que 24 % et 21 % ont respectivement une étiquette C et E.

« Ces évolutions sont à interpréter avec prudence : au-delà d’une amélioration réelle de la performance énergétique du parc (augmentation des logements neufs peu énergivores avec le renouvellement du parc, travaux de rénovation énergétique dans les logements anciens), d’éventuels effets de comportement tant des diagnostiqueurs que des propriétaires peuvent affecter l’estimation et ajouter à l’incertitude inhérente à tout travail de modélisation statistique », avertit l’ONRE.

En revanche, côté résidences secondaires et logements vacants, la part de logements énergivores est plus forte. L’ONRE enregistre ainsi 1,1 million de passoires énergétiques dans les résidences secondaires (environ 30 %) et 700 000 parmi les logements vacants (24 %).

 

Le logement social mieux loti que le parc privé

 

Si l’on compare entre le parc social et le parc privé, c’est la première catégorie qui est mieux lôtie en termes de performance énergétique.

380 000 logements sociaux sont classés F et G (8,1 %), contre 4,4 millions pour le parc privé (17,1 %). Ce dernier chiffre grimpe dans le parc locatif privé, où 18,5 % des logements ont classés F ou G. Dans la catégorie de logements occupés par leurs propriétaires cette part s’élève à 16,5 %

« Le nombre de logements très énergivores (consommation conventionnelle en énergie finale supérieure à 450kWh/m2) est estimé à 134 000 dans le parc locatif privé, 34 000 dans le parc locatif social et 337 000 parmi les logements occupés par leurs propriétaires », dénombre l’ONRE.

En moyenne, les maisons énergivores (21,6 %) sont plus nombreuses dans le parc locatif privé que les appartements (17,1 %). Au sein des logements occupés par leur propriétaire ces parts sont estimées respectivement à 17,4 % et 13,3 %.

« A contrario, dans le parc locatif social, le taux de logements étiquettes F et G est de 8,2 % pour les appartements et 7,3 % pour les maisons », est-il écrit dans l’étude. 

 

Pas le même nombre de passoires énergétiques selon les régions


Autre variable prise en compte : la région et son climat, qui font varier le nombre de logements énergivores. L’arc méditéranéen, la Corse et dans « une moindre mesure » la façade antlantique, comptent le taux le plus faible. Et pour cause : « le climat est plus doux, et le besoin de chauffage évalué par le DPE moins important ».

Sans surprise, la part de passoires énergétiques est plus forte dans le Nord, le Centre et, sans surprise, en Île-de-France, confirmant la dernière étude d’Hello Watt

« Avec 21,7 % de passoires énergétiques et 47,5 % de logements classés de E à G parmi les résidences principales, l’Île-de-France présente la situation la plus défavorable. Cela s’explique notamment par la part importante des logements de petite taille dans cette région (43 % de logements de moins de 60 m2 contre 27 % en moyenne), ces logements ayant les taux de passoires les plus élevés (31,3 % pour les moins de 30m2; 19,7 % entre 30 et 60 m2) », précise l’ONRE.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock

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