2,7 millions de Franciliens vivraient à l’étroit
Dans un récent baromètre, Qualitel faisait état de logements de plus en plus petits, alors même que les Français rêvent de plus grands espaces depuis la crise sanitaire. Une problématique également soulevée dans le rapport Girometti-Leclercq portant sur la qualité des logements, et incitant à introduire des critères pour permettre aux acquéreurs de bénéficier de certains avantages fiscaux tels que le Pinel+.
Ce jeudi, une étude publiée par l’Institut Paris Région (IPR) note que la part de Franciliens vivant dans des logements trop surpeuplés a augmenté de 0,6 % ces 10 dernières années, alors que ce taux s’est stabilisé dans les autres régions françaises. En tout, 2,7 millions de Franciliens vivaient à l’étroit en 2018, soit 22 % de la population.
Beaucoup de cohabitations subies
Dans le détail, les jeunes de moins de 25 ans et les familles monoparentales sont les plus concernées (33 %), de même que des couples avec enfant (19 %), et dans une moindre des couples sans enfant (5 %). Cette situation concerne à 80 % des locataires, et a augmenté de 2 % dans le parc locatif social.
De fait, de nombreux jeunes vivant chez leurs parents et couples séparés sont contraints de poursuivre des cohabitations subies.
La hausse des prix immobiliers en cause
Un phénomène pouvant notamment s’expliquer par la hausse des prix immobiliers, particulièrement marquée en région parisienne, et par la difficulté pour beaucoup de ménages d’accéder à la propriété.
« Les gens en suroccupation dans le parc locatif privé n'ont souvent pas les moyens d'acheter, et ceux occupant des logements sociaux s'y retrouvent bloqués par la croissance des prix dans le privé », explique Martin Omhovère, directeur du département habitat et société de l'IPR.
Autre fait à noter : si Paris et la petite couronne concentrent les deux tiers des personnes concernées, ce phénomène de surpopulation s’étend de plus en plus en grande couronne, notamment dans 22 communes de Seine-Saint-Denis (93), et plus particulièrement à La Courneuve et à Aubervilliers.
Le directeur du département habitat et société de l'IPR souligne que cette situation s’est révélée particulièrement intenable durant la crise sanitaire et les différents confinements, durant lesquels le logement devait se transformer en salle de classe ou bureau.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock