Construction de logements sociaux : les bailleurs sociaux n’atteindraient pas leur objectif
Une étude publiée ce mardi par la Banque des Territoires estime que les bailleurs sociaux ne devraient pas parvenir à atteindre leurs objectifs de construction de logements sociaux pour 2021-2022.
Un protocole d’engagement signé en mars 2021 avec le gouvernement les avait engagés à construire 250 000 nouveaux logements sociaux sur ces deux années. Or, d’après la Banque des Territoires, dans les faits, seuls 180 000 devraient sortir de terre.
Dans sa dernière étude, la Banque des Territoires fait également des projections à long terme, pour les 40 prochaines années, soit jusqu’en 2060.
Selon les prévisions, les bailleurs sociaux devraient pouvoir atteindre 125 000 logements sociaux construits par an en 2026 et 2027, avant de se stabiliser autour de 100 000 logements par an à partir de 2028.
Pour la Banque des Territoires, les bailleurs sociaux devraient également réussir à tenir leurs objectifs de rénovation, « avec un rythme qui augmenterait progressivement jusqu’à atteindre 125 000 réhabilitations en 2026 et 2027 », mais elle prévoit en revanche un alourdissement de leur dette.
En janvier dernier, la Banque des Territoires obtenait d’ailleurs un financement d’un milliard d’euros de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour la rénovation énergétique de 700 000 logements sociaux.
Concilier construction et rénovation énergétique
Principal défi pour les bailleurs sociaux : concilier construction et rénovation énergétique, dans un contexte où les passoires énergétiques les plus mal classées seront interdites de location à compter de janvier 2023.
« Certains bailleurs vont avoir plus de passoires énergétiques à traiter et vont avoir des problématiques d'investissement accrues dans les prochaines années », s’inquiète Kosta Kastrinidis, directeur des prêts de la Banque des Territoires.
« On peut penser que ces bailleurs-là pourraient avoir un arbitrage entre réhabiliter leur parc et construire des logements nouveaux. Donc (on a) une situation globale pour le secteur qui n'est pas critique mais qui va venir réduire sa capacité à investir sur un nouveau cycle, sur le social et sur le vert », ajoute-t-il.
Par ailleurs, l’organisme financeur précise que l’étude a été réalisée en mars, avant les incertitudes liées aux tensions géopolitiques, à l’inflation, et la crise énergétique.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock