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Transition écologique, label RGE, CITE… Focus sur le 8e Sommet de la Construction

Publié le 19 avril 2019

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Jeudi 18 avril, le secteur du bâtiment s’est donné rendez-vous Salle Wagram à Paris pour assister au 8e Sommet de la Construction. L’événement a compté sur les interventions de deux ministres : Emmanuel Wargon pour l’écologie, et Julien Denormandie pour le logement, l’occasion pour Jacques Chanut, président de la FFB, de les interroger sur des sujets centraux : le label RGE, l’évolution des incitations fiscales à la rénovation énergétique, ou encore sur l’avenir du PTZ.
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En introduction du 8e Sommet de la Construction, Jacques Chanut est revenu sur « le drame effroyable qui a touché la cathédrale Notre Dame ». « L’importance que nous accordons à l’apprentissage et au compagnonnage fait qu’aujourd’hui des milliers de charpentiers, de vitriers, de tailleurs de pierre, de couvreurs sont prêts – en France – à prendre la relève de ceux qui nous ont transmis ce patrimoine incomparable (…). Je prends, ici, l’engagement au nom de la FFB, que nous aurons une part active et bénévole dans la reconstruction d’une partie emblématique de Notre-Dame ».
 

 

Le Président de la FFB est ensuite rentré dans le vif du sujet : le bâtiment et son rôle prépondérant dans la société et dans l’économie française. Indiquant que ce 8e Sommet s’inscrivait dans un contexte doublement paradoxal, il a tout d’abord regretté que le logement ne soit pas davantage apparu dans le cadre du grand débat.  

 

 « L’immobilier occupe depuis deux ans le banc des accusés de quelques grands esprits (..). Les aides au logement alimenteraient avant tout la hausse des prix, au lieu de résorber la crise déjà évoquée ». « Et tout cela est d’autant plus incompréhensible que l’immobilier constitue l’une des raisons majeures des difficultés de recrutement qui pénalisent aujourd’hui la croissance de notre pays, que l’immobilier est au cœur de la transition énergétique ».
 

 

« Pour que l’incitation fonctionne, il faut qu’elle soit suffisamment puissante »

 


Concernant la rénovation, Jacques Chanut a rappelé les « objectifs très ambitieux » auxquels doit répondre le bâtiment. S’adressant à Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, il a indiqué : « Nous ne croyons pas aux obligations de travaux, pas plus qu’aux interdictions de vendre ou de louer. Nous pensons que la seule véritable issue, réside dans l’incitation ». Mais « pour que l’incitation fonctionne, il faut qu’elle soit suffisamment puissante ».
 

 

Où en est-on des réflexions, notamment concernant le CITE ? « Parce que là aussi, force est de constater que les professionnels que nous sommes, restons dans le flou pour ne pas dire dans l’ignorance », a-t-il poursuivi.
 

 

Emmanuelle Wargon a indiqué soutenir l’idée qu’il était souhaitable de « passer par des mécanismes de soutien et d’incitation plutôt que par des mécanismes de contraintes ». Pour les ménages les plus modestes, « on veut rapprocher les aides de l’Anah et le CITE en transformant le CITE en prime ». « En plus de cet effort, nous orientons de plus en plus les certificats d’économie d’énergie vers des travaux centraux pour limiter le reste à charge ». Le tout étant de « déverrouiller » les travaux, « de faire en sorte que les Français passent à l’acte ». Elle a néanmoins précisé : « On est dans une période dans laquelle l’argent public est cher, je ne peux pas vous garantir le résultat des arbitrages budgétaires ».
 

 

Jacques Chanut a également exprimé ses craintes quant à un probable durcissement des conditions d’obtention du label RGE. « L’un des freins aux travaux, c’est cette grande perplexité de nos concitoyens, face à l’offre de travaux (…). Le label, c’est l’avenir. On en a absolument besoin. Plus on va conditionner les aides publiques au label, plus on va être dur contre la fraude ». Elle a révélé que les pistes pour améliorer le contenu du label étaient très variées. Elle a notamment cité la possibilité de réaliser des contrôles selon le volume de chantiers. Ce à quoi le président de la FFB a répondu : « Nous sommes dans une profession très éclatée en termes d’entreprises. Il ne faut rendre le label trop administratif, trop coûteux. Vous parlez de volume : quand on fait moins de chantiers, c’est peut-être là qu’on peut avoir quelques soucis dans la qualité ».
 

 

Le secteur du bâtiment « est essentiel »

 


Après Emmanuelle Wargon, Jacques Chanut a accueilli Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement. Ce dernier est revenu sur le Grand débat : « Très souvent le mot logement n’apparaissait pas mais tous les sujets transpiraient le mot logement. Si le logement est très certainement une partie du problème, c’est aussi une partie de la solution. L’immobilier est un secteur décisif pour l’économie française. L’immobilier, c’est nécessaire en termes de création d’emplois, de valeur. C’est nécessaire pour la société, faire la ville, construire le logement ».

 

Il a expliqué le passage de l’ISF à l’IFI par ce besoin de réinvestir dans le capitalisme industriel français. Et quant aux aides à l’accession, il a indiqué : « Pour moi, sur la fiscalité, il y a une règle intangible, il faut avoir une visibilité, une stabilité ». Se référant à l’arrêt du PTZ en zones B2 dès 2021, il a réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre les échanges avec le secteur. Des rapports parlementaires devraient venir appuyer la réflexion cet été.  

 


Il a estimé que le zonage était une « folie ». Il s’est ainsi réjouit d’une expérimentation menée en Bretagne où le besoin prime. « On est en train d’affiner la chose. Très clairement, je suis pour une politique du logement beaucoup plus territorialisée ». Prenant l’exemple du dispositif Denormandie, il souligne le fait qu’il ne soit pas assis sur du zonage mais sur des projets de territoires.   

 


Interpelé sur la nouvelle réglementation thermique (RE2020), il a assuré vouloir finaliser le tout en février 2020, une évolution qui impose de « repenser la norme, de changer de paradigme. » Il a également souligné le nécessaire passage « d’une économie de rattrapage à une économie d’innovation ». « La part de l’innovation est beaucoup plus faible que dans d’autre secteurs industriels de notre pays », a-t-il souligné. « Si demain, on arrive à mettre beaucoup plus d’innovation dans notre secteur du bâtiment, on aura une opportunité de création de valeur pour nous, d’amélioration de l’usage pour les français et de création de valeur vis-à-vis de l’international ».

 


Enfin, se référant à la réécriture du code de la construction, il a insisté sur l’importance de faire participer le secteur. « J’appelle au code de la construction pour faire en sorte que les normes définies avec les députés et l’administration ne soient que des objectifs, et ensuite à l’innovation pour aller vers le bon chemin ». « Le gros problème, ça va être les normes volontaires ». Sur ce point, Jacques Chanut a déclaré : « On doit faire le ménage. Le marché ne peut plus absorber l’ensemble de ces normes ».

 


Rose Colombel
Photo de une : ©RC

 

 

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