Découvrez les lauréats des Trophées Bâtiments Résilients !
L'objectif des nouveaux Trophées Bâtiments Résilients ? Valoriser les constructions prenant en compte le changement et les aléas climatiques tels que les tempêtes, inondations, la sécheresse, les feux de forêts, voire les cyclones et séismes.
Dans le cadre de ce concours, les candidats devaient proposer un projet livré entre 2015 et 2020, exposé à au moins un aléa climatique, et mettant en œuvre un modèle constructif facilement reproductible à plus grande échelle.
Après avoir présenté les 23 candidatures retenues en juillet dernier, les organisateurs du concours ont dévoilé les lauréats finaux ce lundi 26 octobre. Sept projets ont été récompensés dans cinq catégories.
Des projets innovants et reproductibles à plus grande échelle
Le Grand Prix a été remis au LAB Réunion pour le collège de Bouéni à Mayotte, qui répondait à de nombreux critères du jury, et notamment une conception répondant aux risques de séismes et d'inondations.
Le collège de Bouéni. Crédit : LAB Réunion - Tand'M
Le prix « Tertiaire et Industriel » a quant à lui été remis à Leteissier Corriol Architecture & Urbanisme, pour l'Eco-Campus de Provence, situé à Sainte-Tulle (04). La conception bioclimatique, le système de ventilation naturelle pour lutter contre les canicules, et l'ossature bois parasismiques ont notamment été remarqués par les jurés.
L'Eco-Campus de Provence. Crédit : Lisa Ricciotti et Florent Joliot
Dans la catégorie « Habitat collectif », pas de premier prix, mais une mention pour LM Ingénieur, à l'origine du projet « 37 rue Myrha », dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Parmi les éléments appréciés : l'innovation en termes de matériaux, avec le recours au béton de chanvre, et une système constructif léger en bois, adapté aux sous-sols du quartier, qui « regorgent de cavités et de poches de gypse ».
Le premier prix « Habitat individuel » a quant à lui été remis à Avenir Acier, pour deux maisons présentant un système constructif en structure métallique sur pieu vissé. Le mode constructif a d'ailleurs fait ses preuves, puisqu'un arbre est tombé sur l'une des maisons lors d'une tempête, sans toutefois faire de dégâts. Le jury a particulièrement apprécié la reproductibilité à grande échelle de ce système facilement industrialisable, et le bon rapport qualité-prix.
Maisons Moasteel. Crédit : Philippe Rigolot
Dans cette même catégorie, Patrice Cros Architecte a été récompensé pour une maison de ville adaptée aux risques d'inondations en zone de construction dense. La maison s'élève sur trois niveaux, dont deux habitables, ce qui a permis de conserver la perméabilité des sols au rez-de-chaussée.
Enfin, le premier prix « Spécial Innovation » a été attribué au projet démonstrateur « Mach », proposé par le Cerema. Il s'agit d'une maison qui présente une solution innovante face au retrait-gonflement des argiles, grâce à l'injection d'eaux de pluie préalablement stockées au niveau des fondations en période de stress hydrique. Selon les jurés, cette méthode pourrait être utilisée en prévention sur des maisons pas encore sinistrées mais exposées à ce type de risques. Autre critère rempli : la reproductibilité, avec un dispositif qui pourrait être conçu en kit.
Dans cette dernière catégorie, une mention a également été remise à Batiflo, pour un immeuble de bureaux construit en zone inondable. Ce bâtiment, qui a été construit sur un socle flottant, présente la particularité d'être amphibie. En termes de reproductibilité, ce type de construction peut tout à fait être reproduite pour de l'habitat individuel, et s'adapte également aux risques sismiques.
Claire Lemonnier
Photo de une : Lisa Ricciotti et Florent Joliot