Guy Theillet : L'école a 15 ans d'existence, elle a été créée en 1994. Nous avons une filière pour les dirigeants et le staff de direction. Notre cursus historique "entrepreneur du bâtiment" est destiné aux jeunes souhaitant succéder à leur père à la direction d'une entreprise familiale ou aux salariés ayant un projet de reprise qui veulent monter en puissance dans leur fonction. Nous les préparons à prendre la fonction de dirigeant d'entreprise du bâtiment.

Quelles sont les formations que vous leur proposez ?

Nous avons plusieurs profils : les élèves ayant déjà réalisé des études techniques, ayant de l'expérience de terrain, à qui on apprend la dimension gestion et juridique (formation de 16 semaines). Pour d'autres, c'est une piqûre de rappel, de la maintenance de compétences. Ils ont déjà effectué la fonction de dirigeant pendant au moins cinq ans et nous les aidons à développer la dimension stratégique, à penser au futur de leur entreprise (18 journées). Nous proposons enfin un stage perf-manager (de 1 à 3 jours) aux thématiques ciblées : fiscalité, suivi de chantier, trésorerie, comment générer du cash en optimisant le besoin en fonds de roulement notamment...

Ce sera justement le thème d'une conférence des 24H.

Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente un ratio entre les créances et les dépenses. Il est révélateur de la bonne santé de l'entreprise. Nous sommes là pour suggérer la vigilance au jeune dirigeant. Dans le même esprit il y aura une conférence sur le thème : "mieux acheter et négocier pour défendre ses prix et ses marges". Ce sont des sujets sensibles et qui intéressent beaucoup de monde surtout dans le contexte actuel. J'ai l'exemple d'un entrepreneur alsacien qui a dû anticiper et faire un stock d'acier à bon prix, ce qui lui a permis de pratiquer des prix compétitifs une fois la crise arrivée. Mais il ne faut pas faire trop de stocks non plus...

Que conseillez-vous aux dirigeants en termes de trésorerie ?

Plus on surveille les rentrées d'argent des clients et plus on allonge les délais de paiement – dans le respect de la loi évidemment – plus la trésorerie est bonne et on génère du cash. Le monde du BTP est composé en majeure partie de très petites entreprises (TPE). Il leur faut donc être très vigilants, surtout en cette période de crise. Ils doivent prendre l'habitude de demander des acomptes à la commande. Avec la dimension amicale ce n'est pas toujours facile. Mais il faut réussir à développer des situations régulières surtout sur de longs chantiers. Il y a des réflexes à acquérir.

Sur quels autres points cherchez-vous à les sensibiliser ?

L'objectif de ces micro-conférences est de toucher du doigt la gestion d'entreprise. Nous sommes face à une nouvelle génération d'entrepreneurs ayant des habitudes différentes. Nous sommes là pour leur suggérer d'écouter ce qu'on a à leur dire, être en éveil sur ces points sensibles, la gestion financière, celle des hommes, etc. Il ne faut pas s'arrêter au contexte de crise mais raisonner sur du long terme, se donner des perspectives...

Où pourra-t-on vous voir lors des 24 heures du Bâtiment ?

Nous serons présents à plusieurs endroits à la fois, en raison des différentes dimensions qui sont les nôtres. Nous serons en effet présents à l'espace Formation, mais aussi sur le stand de la FFB car nous avons par ailleurs un partenariat avec eux et enfin à l'espace Transmission d'entreprise.

A bientôt alors !

A bientôt, les 11 et 12 juin.