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Route solaire dans l’Orne : le bilan déçoit, mais Colas réitère l’expérience

Publié le 26 juillet 2019

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En octobre 2016, une portion de route solaire d’1 km était inaugurée dans un petit village normand de 1 500 habitants. Près de 2 ans après, l’heure est au bilan. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet en a déçu plus d’un. Après les plaintes des riverains, c’est au tour du conseil départemental de l’Orne de faire part de sa déception, constatant une production d’énergie de 229 MGW contre les 642 MGW attendus. Malgré l’échec de ce prototype, Colas a déjà amélioré la technologie et annonce la future pose d’un nouveau tronçon, plus court cette fois-ci.
Route solaire dans l’Orne : le bilan déçoit, mais Colas réitère l’expérience - Batiweb

La route solaire inaugurée à Tourouvre (Normandie) en octobre 2016, n’aura pas eu le succès escompté. Rapidement, les riverains se plaignent du bruit des voitures qui passent sur les panneaux solaires. C’est ensuite l’usure prématurée des panneaux solaires qui est pointée du doigt. La vitesse est donc abaissée à 70 km/h.

 

Un bilan décevant en termes de production d’énergie

 

Outres ces mésaventures, le conseil départemental de l’Orne a plus récemment reconnu sa déception concernant la production d’énergie près de 2 ans après l’installation du dispositif. « Au fil du temps, on s'est rendu compte que sur un plan économique, financier, en terme de production d'électricité, c'était un échec », a notamment déclaréAlain Pelleray, directeur de cabinet du président du conseil départemental. 

 

Ainsi de décembre 2016 à mars 2019, la production n’aura été que de 229 MGW, au lieu des 642 MGW attendus. « Concrètement, on comptait récupérer, de 2017 à début 2019, 22 000 euros et on en a récupéré 8 000 pour la vente d'électricité à EDF », a-t-il précisé.

 

Malgré ce premier échec, Colas améliore et persiste

 

La route va donc être détruite d’ici la fin de l’année puis remplacée par des panneaux de nouvelle génération censés fonctionner dans de meilleures conditions. La portion va également être réduite puisqu’elle passera d’1 km à 400 m.

 

« On n'a aucun regret, le département n'a engagé aucune dépense et nous sommes dans de la recherche appliquée. Et, en terme de notoriété, c'est bingo, on a des Coréens, des Chinois qui viennent, touristes et industriels », a concédé M. Pelleray.

 

Cette expérimentation avait en effet été financée par l’Etat, à hauteur de 5 millions d’euros hors taxe. A l’époque, Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, l’avait inaugurée et annoncé un déploiement national de cette technologie.

 

Suite à un article du Monde daté du 23 juillet qui qualifie la route de « fiasco », Ségolène Royal s'est défendue sur Twitter : « Encouragez les entreprises qui innovent avec courage au lieu de les dénigrer. Comme pour toutes les inventions, il faut un prototype qui est fait pour tester et pour trouver des améliorations. D'autant que des parkings solaires fonctionnent bien. Parlez de toutes les réussites », a-t-elle réagi.

 

« La première version de 2016 n'a pas eu une durée de vie satisfaisante pour résister à un trafic correspondant à celui d'une départementale », a pour sa part reconnu Etienne Gaudin, responsable de ce projet chez Colas, ajoutant : « on a fait évoluer la technologie et on pense qu'on a réglé ces soucis : c'est pour cela qu'on souhaite reprendre le site avec les dernières versions car on pense qu'on a fait de vrais progrès ». Affaire à suivre, donc.

 

C.L. (avec AFP)

Photo de une : ©Charly Triballeau / AFP

 

 

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