Remaniement : les missions d’Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher précisées
Le 20 mai, Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher étaient nommées respectivement ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, et ministre de la Transition Énergétique, se partageant ainsi les fonctions de l’ancienne ministre Barbara Pompili.
Une absence de ministère consacré au logement qui inquiète
Principal reproche formulé par certaines fédérations du bâtiment et de l’immobilier : l’absence de ministre délégué au Logement - poste qu’occupait Emmanuelle Wargon jusqu’ici - et alors même que la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) appelaient de leurs vœux un ministère consacré à ce secteur avant la réélection du président Emmanuel Macron.
Dès l’annonce de ces nominations, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), la Fédération Française des Constructeurs de Maisons Individuelles (FFC), le Conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA), ou encore la FNAIM, l’UNIS et l’association Plurience, ont fait part de leur inquiétude face à l’abandon d’un ministère de plein exercice, dans un contexte où les Français peinent à se loger à un prix abordable, et alors que le prix des matériaux de construction flambent.
« Dans ce pays, attaché viscéralement à une politique du logement à part entière, voilà qu’un gouvernement vient d’être constitué sans ministre explicitement en charge du logement. Comment comprendre ce choix, ou ce non-choix ? », a réagi le directeur du réseau ERA Immobilier, dans une tribune publiée ce lundi. « Il est urgent que la France dispose d’un ministre du logement fort et autonome, incarnant une volonté affirmée de se saisir efficacement des défis actuels et futurs auxquels le secteur du logement doit et devra faire face », a-t-il estimé.
La rénovation énergétique entre deux ministères
Ce jeudi, les attributions des deux nouvelles ministres ont été précisées dans le Journal Officiel. Amélie de Montchalin s’occupera du développement durable, de la biodiversité, de l’aménagement territorial et du logement. Elle récupère plus précisément les questions de lutte contre l’étalement urbain, et contre l’habitat indigne.
À noter que la rénovation énergétique et la performance énergétique des bâtiments resteront en revanche à cheval entre le ministère d’Amélie de Montchalin et celui d’Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière gérera de son côté la politique énergétique, en s’assurant de la « sécurité d’approvisionnement et d’accès à l’énergie », de la réduction des émissions du gaz à effet de serre, et du développement des énergies renouvelables. Le texte précise par ailleurs qu’elle sera « compétente » pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Quelqu’un dédié au logement après les élections législatives ?
Dernier espoir pour les contestataires réclamant un ministère du logement de plein exercice et un portefeuille dédié : qu’un ministre ou secrétaire d’État soit nommé après les élections législatives.
« En 2017, il a fallu attendre le deuxième gouvernement pour que la question du logement soit représentée par un ministère. Nous espérons fortement qu’après les législatives, un ministre du Logement de plein exercice soit nommé afin de répondre aux enjeux de la stratégie nationale bas carbone, de la production neuve et de la rénovation urbaine », a espéré Marcel Rogemont, président de la Fédération des Offices Publics de l'Habitat (OPH).
Olivia Grégoire, nouvelle porte-parole du gouvernement, avait en effet assuré le 23 mai, à l'issue du premier conseil des ministres, qu’il y aurait « très certainement de nouvelles personnalités au sein du gouvernement spécifiquement dédiées par exemple aux transports et au logement, sous la supervision de la ministre Amélie de Montchalin ».
Claire Lemonnier
Photo de une : Twitter