La Défense veut devenir plus qu'un quartier d'affaires, mais un lieu de vie

La Défense pourrait bientôt connaître une grande métamorphose. Lors d'une conférence dédiée à la présentation de 15 propositions pour son avenir, Georges Siffredi, président du département des Hauts-de-Seine et de l'établissement public Paris La Défense, a plaidé pour « une loi ou un texte d'exception » afin d'accélérer la transformation du quartier.
Cette volonté d'agir fait écho aux conclusions des « États généraux de La Défense », menés entre 2022 et 2023, et aux travaux d'un comité de cinq investisseurs — Allianz France, Axa IM Alts, Groupama Immobilier, Société Générale et Unibail-Rodamco-Westfield — réunis autour du projet « La Défense 2050 ». Tous s'accordent sur un constat : le quartier doit impérativement se diversifier et s'ouvrir à de nouveaux usages pour rester attractif.
Un « hub européen de l'innovation »
Parmi les principales propositions figurent la transformation de 257 000 m3 de bureaux en commerces, hôtels, lieux de formation, logements et espaces de loisirs. Une ambition freinée aujourd'hui par des contraintes réglementaires strictes — permis de construire, normes environnementales et règles de sécurité incendie — que les investisseurs suggèrent d'assouplir.
La vision à long terme ne s'arrête pas là : le projet prévoit également une végétalisation du parvis, l'ajout de restaurants, la création d'une passerelle piétonne au-dessus du pont de Neuilly pour prolonger l'axe historique allant du Louvre à La Défense, ainsi que l'amélioration des infrastructures de circulation.
Au-delà de l'urbanisme, le comité d'investisseurs ambitionne de faire de La Défense un « hub européen de l'innovation », centré sur l'intelligence artificielle, le climat et l'énergie décarbonée. Ce projet inclut l'implantation de nouvelles écoles, de logements étudiants et la création d'un incubateur pour les start-ups.
Face à un taux de vacance des bureaux atteignant 14,7 % — bien supérieur aux 4 % constatés dans Paris intra-muros, selon Deloitte —, cette stratégie de diversification semble nécessaire, d'autant plus que les immeubles les plus anciens peinent désormais à séduire les entreprises.
Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a assuré Georges Siffredi du soutien de l'État, promettant une « vision claire » pour l'avenir du quartier dans les semaines à venir.
Marie Gérald (Avec AFP)
Photo de Une : Adobe Stock