Feebat : « On mobilise toutes les techniques de formation potentielles »
Lancé en 2007, dans le cadre du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), Feebat « accompagne la montée et le maintien en compétences des professionnels et futurs professionnels du bâtiment, dans le domaine de la rénovation énergétique performante ». Fort de ses succès précédents, le programme sera reconduit pour une cinquième période, jusqu'au 31 décembre 2025, en cohérence avec le calendrier des CEE. Il s’articulera autour de trois axes : la formation initiale, la formation continue et l’intégration approfondie du programme dans l’écosystème national.
Toujours financé par EDF, SIPLEC et Distridyn, le programme compte encore ses partenaires ministériels (dont le ministère de la Transition écologique et l’Ademe). L’Association Technique Énergie Environnement (ATEE) et l’Agence Qualité Construction (AQC) rejoignent également les organisations professionnelles du bâtiment, des travaux publics, de l’architecture, voire de l’enseignement, impliquées dans la démarche.
Lors de la Tribune des Solutions de juin, la pilote du programme Feebat, Catherine Gillet, faisait le point sur les formats innovants proposés, des logiciels 3D aux quizz. Lors d’un entretien avec Batiweb, l’intéressée a réagi sur le renouvellement du dispositif de formation et ses pistes d’évolution.
Comment accueillez-vous ce quatrième renouvellement du programme de formation Feebat ?
Catherine Gillet : Pour moi c’est une reconnaissance de l’intérêt du programme et de sa capacité à répondre aux besoins [de formation en rénovation énergétique du bâtiment, NDLR].
Le programme Feebat gagne de plus en plus de partenaires. Qu’est-ce que cela signifie pour l’évolution du dispositif ?
Catherine Gillet : On restera sur la rénovation énergétique et bâtiment, et on essaiera de continuer à bien faire ce qu’on fait. Nous n'avons pas une solution de formation, nous avons des solutions de formation adaptées à des contextes. Donc présentiel, distanciel… On mobilise toutes les techniques de formation potentielles. Il faudra qu’on regarde par exemple sur les solutions, les formations métiers. Il n’y a pas de plateaux techniques partout pour travailler sur l’isolation ou le chauffage. Donc comment, on fait si on n’a pas de plateaux techniques ? Même les centres de formation n’en ont pas beaucoup, pas partout et pas à jour. Et ça c’est quelque chose qu’il va falloir qu’on invente. Parce que dans les départements d’Outre-Mer, il faut qu’ils puissent se former et ils n’ont pas toujours le matériel. Et pas qu’en Outre-Mer, mais en métropole aussi.
On note aussi une évolution dans la prise en charge financière de la formation pour les entreprises, qui passe de 30 à 40 %...
Catherine Gillet : Il y a trois financeurs, pour se conformer à la doctrine des CEE. Mais il n’y aura pas plus de financements. On a juste relevé les taux, effectivement, parce qu’il y avait un besoin ressenti par la filière bâtiment de relever les taux pour soutenir la formation, parce qu’il y a des problématiques aussi de financements de la formation professionnelle.
Le gouvernement a récemment nommé sa Première ministre et ses deux ministres chargées de la planification écologique. Que pensez-vous de ce remaniement ?
Catherine Gillet : Ce qui est sûr, c’est que ce programme-là, quelle que soit l’évolution du gouvernement, il est resté. Parce qu’on fait un travail de fond sur un thème important, qu’est la rénovation énergétique. Et ce thème, il reste et il se développe de plus en plus. Nous, on est permanents du sujet depuis 2007, on a vu les gouvernements passer, on a toujours retrouvé un positionnement avec les nouvelles entités qui nous suivent.
Pour voir la Tribune des solutions consacrée à Feebat, la vidéo ci-dessous :
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : V.K