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Quelles solutions pour la stratégie bâtiment bas carbone ?

Publié le 06 février 2019

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Alors que l’objectif de la stratégie nationale bas carbone est de réduire de 85% les émissions de gaz à effet de serre liées aux bâtiments d’ici 2050, c’est sur des solutions concrètes, comme les circuits courts, le stockage de l’énergie ou l’intelligence artificielle, que s’est axée la conférence « Bâtiment bas carbone ». Cette conférence aux allures de débat s’est tenue ce mercredi 6 février en présence de la députée de l’Isère Marjolaine Meynier-Millefert, également co-animatrice du plan de rénovation énergétique des bâtiments.
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Ce mercredi 6 février avait lieu un débat sur la thématique du « Bâtiment bas carbone », en présence de Marjolaine Meynier-Millefert, députée de l’Isère, membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, représentante de l’Assemblée nationale au Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, et co-animatrice du plan de rénovation énergétique des bâtiments. L’occasion de revenir sur les enjeux du secteur et d’aborder des solutions concrètes. Pour cela, Benjamin Ficquet, directeur des transitions environnementales chez Icade, Guillaume Malochet, directeur marketing d’Eurovia, Etienne de Rocquigny, conseiller scientifique d’Accenta, ou encore Bruno Peuportier, responsable scientifique du CES de Mines ParisTech, étaient également présents.

Marjolaine Meynier-Millefert est allée directement dans le vif du sujet à propos de la transition énergétique : « La question qui revient c’est : "Quand est-ce qu’on arrête d’en parler et qu’on s’y met vraiment ?" ». « Je partage cette impatience », a-t-elle ajouté.

Massifier les rénovations

La députée a dans un premier temps rappelé la nécessité de massifier les rénovations : « Avec 60 000 rénovations par an, on est encore loin des 500 000 rénovations visées », a-t-elle souligné. Elle a également estimé qu’il ne s’agissait pas d’« un problème de manque d’argent ». « Il y a des financements de 800 millions d’euros par an du CITE mais aussi de l’ANAH. De l’argent, il y en a, mais il faut l’utiliser efficacement », a-t-elle tranché.

Sur la partie adhésion du grand public, la députée s’est félicitée de la campagne de communication « Faire », lancée par le Ministre François de Rugy : « On est dans une logique du confort pour tous, mais attention, ce n’est pas du confort dans le sens de "luxe", il est question d’enjeux de santé publique, avec des pathologies sérieuses qui se développent », a alerté Marjolaine Meynier-Millefert.

Stabiliser le CITE

La députée a également salué la nomination d’Emmanuelle Wargon : « C’est une très bonne nouvelle. On a une montée en progression sur la thématique ». Parmi les sujets à l’ordre du jour, Marjolaine Meynier-Millefert a évoqué la stabilisation du CITE, la simplification des aides disponibles, et à la montée des outils contre la précarité énergétique.

« Avec l’efficacité énergétique des logements, on combine des mesures qui sont à la fois écologiques mais aussi bonnes pour le pouvoir d’achat ». « Vous allez voir fleurir ces jours-ci énormément de sujets sur la question de la rénovation énergétique », a ainsi annoncé la députée.

Matériaux : revenir aux circuits courts

Autre sujet mis sur la table : celui des matériaux, et notamment du bois : « Si on favorise trop le bois, il y a des problèmes d’approvisionnement. La filière française n’est pas encore en capacité d’approvisionner et on est obligé d’importer le bois de Roumanie ou de Pologne, avec des bois traités qui viennent de loin, ce qui n’est plus du tout écologique » a expliqué Marjolaine Meynier-Millefert. « Plutôt que de discriminer certains matériaux et dire que le bois est forcément mieux que le béton, il faut surtout privilégier les circuits courts ». La députée a ainsi proposé de « revenir à la logique de construire avec ce qu’on trouve à proximité » et de renouer avec des traditions anciennes, prenant l’exemple du retour de la construction en terre en Isère. Autre moyen d’alléger la facture carbone selon la députée : « intégrer des éléments recyclés ».

Stockage et intelligence artificielle

La solution proposée par Eurovia : chauffer les bâtiments grâce à des routes qui produisent de l’énergie, de la chaleur renouvelable. « On sort de notre champ de compétences habituel, mais on essaie d’être un acteur pro-actif de la rénovation énergétique des bâtiments pour sortir de la réflexion sur l’enveloppe », a expliqué Guillaume Malochet, directeur du marketing stratégique d’Eurovia. « La chaleur renouvelable aujourd’hui n’est pas tant subventionnée que cela : le fonds de chaleur de l’Ademe, c’est 350 millions d’euros à l’horizon 2020-2021 donc on est dans un mouvement pas si positif que cela », a-t-il jugé, tempérant les propos de la députée.

Etienne de Rocquigny, conseiller scientifique d’Accenta, a quant à lui insisté sur l’intelligence artificielle : « Aujourd’hui la promesse de l’intelligence artificielle est crédible et réelle. Elle a beaucoup d’impact sur le bâtiment. Il faut savoir gérer l’incertitude sur la météo mais aussi des personnes. Comment on fait pour compter sur les éoliennes ou les panneaux solaires alors que le 7 janvier à 19h on a trois fois plus de consommation électrique que le 15 août à 14h ? Il y a 2 recettes intéressante : le stockage et l’intelligence artificielle. Il faut pouvoir stocker, et le sol est un réservoir naturel. Il faut avoir des algorithmes apprenants car ils permettent de mieux comprendre comment les gens vivent. Avec le stockage et l’intelligence artificielle, on peut conjurer l’incertitude. Alors, on peut entrer dans une démarche de garantie de résultats. Sans algorithmes on ne peut pas avoir une garantie de résultats », a-t-il conclu.

Claire Lemonnier
Photo de Une : ©CL

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