Les propositions de la FEDENE pour la rénovation énergétique des bâtiments
Distinguer les types de bâtiments
Alors que l’objectif actuel du gouvernement est de rénover 500 000 logements par an sans précision sur le type de bâtiment ni de rénovation, la FEDENE suggère pour sa part de prendre en compte la zone géographique, l’état du bâtiment, ses installations thermiques, ou encore les capacités financières de ses propriétaires.
« Il n’est pas envisageable de limiter les actions à l’objectif de 500 000 rénovations BBC par an, puisque les travaux nécessaires requièrent d’importants investissements dont le coût est très élevé et le financement très difficile à trouver. Il est alors nécessaire de mettre en œuvre une politique différenciée par catégories de logements », souligne la FEDENE.
Pour mettre en application ce premier axe, l’organisme distingue 3 types de bâtiments selon leur diagnostic de performances énergétiques (DPE) :
- Les étiquettes F et G : pour ces bâtiments, la FEDENE juge nécessaire de procéder à une rénovation globale pour diviser par 5 la consommation énergétique. « Au-delà de l’aspect purement énergétique, c’est également un impératif pour lutter contre la précarité énergétique et le mal logement. Pour cela il est nécessaire de mettre en œuvre un pilotage national permettant d’identifier les gisements à traiter en priorité », estime l’organisme.
- Les étiquettes D et E : pour ces bâtiments, qui représentent la grande majorité du parc existant, la FEDENE préconise des rénovations techniques. Pour ce faire, elle invite le gouvernement à rationnaliser les aides actuelles (CEE, CITE, chèque énergie etc.) afin de les rendre plus efficaces.
- Les étiquettes A et B : les bâtiments les plus performants n’échappent à la règle, puisque le niveau de consommation doit être optimisé et garanti dans la durée.
Des rénovations par étapes, fondées sur des engagements d’économies concrets
Le second axe porte sur une rénovation séquencée, en encourageant les rénovations par étapes avec une vision à long terme, en commençant par les actions les plus efficaces.
Le troisième axe propose de se fonder sur des engagements d’économies réelles et de suivi dans la durée : « Les objectifs de réduction de consommation doivent être mesurables et mesurés (par exemple en TWh plutôt qu’en milliers de logements) pour juger de l’efficacité des actions menées et des mécanismes de soutien, au premier rang desquels les Certificats d’économies d’énergie (CEE) et le CITE », explique la fédération.
Pour cela, la FEDENE demande de massifier le recours aux contrats de performances énergétiques (CPE). L’organisme affirme d’ailleurs travailler avec ses membres « à l’élaboration d’un contrat type, facilement duplicable, pour une plus large utilisation ».
Enfin, un quatrième axe distingue trois segments de marché, et rappelle la nécessité de prendre en compte leurs spécificités. Il s’agit du résidentiel (logement individuel et social), le tertiaire privé et public, et l’industrie. Pour le public, la fédération propose de massifier la rénovation avec des garanties d’économies d’énergie, et d’insister sur le fait de promouvoir la valeur patrimoniale des bâtiments performants dans le cas du privé.
C.L.
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