Les débuts douloureux du captage/stockage de CO2
A Lacq (Pyrénées-Atlantiques) Total a reconverti une de ses cinq chaudières à gaz naturel, un pipeline de 27 kilomètres et un puits déplété (= vidé de son gaz) pour tester une chaîne complète de captage-stockage de CO2, rapporte le journal Sud Ouest. Le captage a commencé cet été avec des brûleurs à oxycombustion (= à oxygène pur et non à air). Le stockage a démarré ce week-end et sera complètement opérationnel ce lundi.
Objectif : enfouir sur deux ans 150.000 tonnes de CO2 à 4.500 mètres de profondeur dans l'ancien gisement de gaz. Un parallélépipède de roche poreuse de 2x1 kilomètres épais d'une centaine de mètres, dont l'étanchéité fait polémique dans la région. Total rassure : le CO2 ne risque pas de remonter à la surface. Confiance.
Concurrence féroce
« Il est vrai que les industriels et les équipes de recherche-développement manquent de visibilité. La conférence de Copenhague aurait pu accélérer le processus, elle ne l'a pas fait mais elle ne l'a pas stoppé non plus. On travaille sur le long terme », expliquait vendredi au journal Sud Ouest Nicolas Aimard, chef de projet chez Total.
L'enjeu est de taille. A l'échelle internationale, la recherche et la concurrence font rage. Sur la ligne de départ : Alstom aux USA, le norvégien Statoil dans la mer du Nord, et d'autres comme ArcelorMittal, Suez, EDF ou Veolia, planchent sur la question. A Lacq, Total a investi 60 millions d'euros. S'il parvient à ses fins, il s'agira d'une première mondiale.
L'inauguration lundi par Total, en présence de Valérie Létard, secrétaire d’Etat aux technologies vertes, de ce site pilote risque d'être perturbée. En effet, selon le magazine Usine Nouvelle, les syndicats appellent les 1.800 employés du site de Pau, à arrêter le travail et à se rendre à Lacq "pour faire monter la pression". Ils demandent des augmentations de salaires.
Laurent Perrin