L’industrie du ciment vise -50 % d’émissions de CO2 d’ici 2030
Il y a deux ans, le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) dévoilait sa feuille de route, visant à réduire de 24 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de 81 % d’ici 2050.
Aujourd’hui, le SFIC, qui change de nom et devient « France Ciment », annonce pouvoir aller plus loin, et présente une nouvelle feuille de route de décarbonation encore plus ambitieuse, visant à atteindre -50 % d’ici 2030, puis la neutralité carbone en 2050.
En effet, le 8 novembre dernier, le président Emmanuel Macron réunissait les dirigeants des 50 sites industriels français les plus émetteurs de CO2 pour un « pacte de décarbonation ». Parmi eux : 20 cimenteries sur les 25 que compte la France. Le président promettait alors un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros, en échange d’un doublement de leurs efforts en matière de décarbonation.
Des investissements pour réduire l’impact carbone du secteur
Pour parvenir à ses nouveaux objectifs, l’industrie cimentière prévoit un plan d’investissement de 5 milliards d’euros d’ici 2040. Dans le détail, elle prévoit notamment 2 à 4 milliards d’euros pour réduire les émissions de CO2 liées aux procédés de fabrication.
« Pour atteindre les objectifs de 50 %, il n'y a qu'une solution, c'est le captage du carbone », estime Bruno Pillon, président de France Ciment, qui espère que le secteur pourra s'appuyer sur « le développement des infrastructures de captage, stockage et valorisation du carbone mutualisé au cœur de hubs territoriaux ».
1,7 milliard d’euros seront également prévus pour faire passer la part des énergies alternatives de 45 % à 80 % dans les sites de production d’ici à 2030, et réduire la teneur en clinker – émettant une tonne de CO2 par tonne de ciment – de 75 % actuellement, à 68 % en 2030, puis à 62 % en 2050. Pour cela, les industriels prévoient notamment de lui substituer de l’argile calciné, beaucoup moins émetteur.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock