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Rénovation de l’habitat : le confort thermique guide de plus en plus les travaux

Publié le 26 mai 2023

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Comme chaque année, le CAH a dévoilé sa dernière enquête sur les « habitants-consommateurs », en matière de rénovation. Les comportements des propriétaires-occupants en maison individuelle ont été particulièrement analysés, que ce soit en matière de performance énergétique ou d’adaptation de leur habitat au « vieillir chez-soi ».
Rénovation de l’habitat : le confort thermique guide de plus en plus les travaux - Batiweb

Le Club de l’amélioration de l’habitat (CAH) présentait le 17 mai l’édition 2023 de son enquête auprès des « habitants-consommateurs ». Menée au printemps 2023 avec l’appui de TBC Innovations et l’expertise de la sociologue Audrey Valin, l’étude de cette année se penche sur les propriétaires-occupants de maisons individuelles en matière d’amélioration-entretien

« Le focus porté sur les propriétaires-occupants en maison individuelle a permis d’étudier leur réactivité spontanée plus précisément que cela aurait pu être observé dans l’habitat collectif, s’inscrivant dans un processus décisionnel de rénovation temporellement plus long », explique le CAH. Fidèle aux précédentes enquêtes, la méthodologie distingue de nouveaux quatre univers travaux (« Réparer et maintenir », « Améliorer le confort », « Aménager et agrandir », « Embellir et décorer ») et cinq attitudes personnelles (« Mainteneur », « Embellisseur », « (Re)constructeur », « Modéré », « Passif »). 

 

L’isolation des combles en tête des travaux prioritaires

 

Premier constat de l’enquête du CAH : le climat d’incertitude, entre crise énergétique et tensions sur le marché immobilier, provoque un changement de dynamique dans les travaux de rénovation énergétique.

Ainsi, « on observe une réduction du poste de dépenses en rénovation pour l’ensemble des ménages tendant vers la modération en révisant l’ordre de leurs priorités et en sécurisant leur épargne (première ressource financière mobilisée pour la rénovation) », détaille le CAH.

Côté travaux, les investissements semblent davantage tournés vers le confort thermique, compte tenu de la flambée des prix de l’énergie et des risques de pénuries. Cela se traduit d’ailleurs dans les motivations principales à mener des travaux de rénovation, guidées par la réduction des factures de chauffage pour 83 % des répondants.

La préoccupation environnementale est moins forte dans les motivations des habitants-occupants sondés (21 %). Et au sein du panel, les arguments environnementaux et écologiques ont plus de poids chez les CSP+, avec un intérêt très fort pour les énergies renouvelables.

L’isolation des combles occupe la première place des travaux prioritaires, suivie par la rénovation des fenêtres, et le remplacement du générateur de chauffage. Le classement révèle ainsi une attention particulière des particuliers à la façade du bâtiment, avant le chauffage. Et ce alors que certains professionnels de l’isolation et de la baie-menuiserie déplorent une baisse ou l'absence de coups de pouce pour ces postes de travaux.

 

La décision de travaux davantage influencée par les proches que les professionnels

 

D’ailleurs, côté aides financières, MaPrimeRénov’ est privilégiée par 46 % des propriétaires-occupants, devant les aides locales (36 %) et les Certificats d’Économies d’Énergie (28 %). Ces incitations financières sont un facteur déclencheur de travaux pour 32 % des sondés, contre 19 % motivés par des objectifs d’embellissement, et 16 % par des projets de vie. 

L’influence par un tiers joue également beaucoup dans les décisions de travaux. Celle-ci est plus fortement exercée par l’entourage (pour 33 % du panel) que par les professionnels (24 %)

Pour ce qui est du choix des professionnels, la qualification sert de repère à 70 % des propriétaires-occupants interrogés. 

 

28 % des propriétaires-occupants envisagent sérieusement d'adapter leur logement au vieillissement

 

Outre la performance énergétique du logement, son adaptation au vieillissement de la population a été aussi analysée par le CAH. Si le concept du « vieillir chez soi » gagne en importance dans l'intérêt public, 36 % des propriétaires-occupants ne pensent pas encore à adapter leur habitat en conséquence, contre 36 % qui s’y préparent, et 28 % qui l'envisagent sérieusement. 

Parmi les travaux priorisés par les répondants, l’aménagement des pièces principales - dont la salle de bain et la cuisine - comptent pour 45 % d’entre eux. Viennent après les postes accessibilité, circulation et déplacement (32 %), puis l’équipement et la connectivité (23 %).


Il n’empêche qu’« en majorité, les habitants veulent vieillir à domicile, mais certains envisagent d’autres solutions face aux contraintes techniques ou travaux trop conséquents  (…) À noter une certaine frilosité à l’engagement de rénovation globale pour une question de coût », note le CAH. 

 

« 1 logement adapté via MaPrimeAdapt’ entraîne de facto 1,4 logement adapté sans MaPrimeAdapt’ »

 

Pourtant, selon une étude de France Silver Eco, il y aurait des résultats économiques positifs derrière une politique publique d’adaptation massive des logements au vieillissement, comme le futur dispositif MaPrimeAdapt’

« 1 logement adapté via MaPrimeAdapt’ entraîne de facto 1,4 logement adapté sans MaPrimeAdapt’ », lit-on notamment. « Ainsi, sur la période (2024-2033) une stabilité budgétaire pourrait être obtenue avec d’un coté 6,2 milliards de coûts induits par la politique d’adaptation des logements mais en parallèle, 6,3 milliards de coûts évités (dépenses de protection sociale, de prises en charge en établissement...) et de recettes additionnelles (TVA, création d’emplois, baisse des accidents de travail…) », apprend-on également. 

Sans compter d’autres bénéfices, telle que l’amélioration de l’espérance de vie, de la santé et de la qualité de vie de la personne âgée à domicile. Dans les logements adaptés, les chutes dans les logements reculeraient d’environ 20 % selon France Silver Eco. Les métiers d’assistance à domicile et les profils aidants familiaux seraient aussi encouragés, sachant que « la prise en charge de proches en état de dépendance mobilise aujourd’hui près d’1 Français sur 6, soit 16 % des salariés en France ». Enfin, des travaux efficaces de rénovation feraient gagner en sobriété énergétique l’habitat. 

Maintenant, « il apparaît essentiel de lever les freins psychologiques (tabou du vieillissement) », tout en affirmant le rôle des collectivités territoriales en ce sens, avec « notamment dans l’articulation de MaPrimeAdapt’, les aides locales complémentaires ». 


Virginie Kroun 
Photo de Une : Adobe Stock 

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