L’Europe doit être plus ambitieuse en matière d’énergies renouvelables (Etude)
Ce mardi, une étude de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) réalisée pour le compte de la Commission européenne est venue conforter les dires du Parlement : un objectif de plus de 30% d’énergies renouvelables pour 2030 est tout a fait réaliste.
L’Irena table ainsi sur augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 34% d’ici à 2030, contre un objectif actuellement fixé à 27%. Principal élément d’explication pour justifier une hausse des ambitions : la baisse des coûts liés aux deux principales sources vertes d’énergie, le photovoltaïque et l’éolien.
« Le rapport confirme nos propres évaluations selon lesquelles les coûts des énergies renouvelables ont considérablement baissé ces dernières années. Nous devons prendre en compte ces nouvelles réalités dans la fixation de notre niveau d’ambition dans le cadre des prochaines négociations pour définir les politiques énergétiques de l’Europe », a commenté le commissaire européen à l’Action pour le Climat, Miguel Arias Canete.
Comment atteindre les objectifs ?
L’Irena souligne que pour atteindre l’objectif de 34%, les Etats membres devront faire preuve de bien plus d’ambition. Et c’est sur le plan national que des efforts devront être réalisés : « les engagements nationaux seront la clé pour atteindre cet objectif de manière rentable au niveau régional ».Il faudra également investir en moyenne 62 milliards d’euros par an, selon le rapport, un coût qui serait compensé grâce aux économies réalisées en matière de santé et d’environnement. En effet, augmenter la part du renouvelable permettrait une réduction de 15% des émissions de CO2 d’ici 2030 et de 40% par rapport aux niveaux de 1990. L’UE s’engagerait ainsi « sur la voie de la décarbonation à plus long terme ». Les économies réalisées seraient comprises entre 44 et 113 milliards d’euros, selon l’étude.
Pour devenir le leader mondial des énergies renouvelables, l’Europe devra bien sûr maintenir un marché intérieur en croissance. Les investissements dégagés en faveur des EnR auront un effet positif sur l’économie. M. Adnan Z. Amin, Directeur général de l’Irena souligne : « Les technologies actuelles vont entrainer des investissements supplémentaires d’environ 368 milliards d’euros jusqu’en 2030, soit une contribution annuelle moyenne de 0,3% du PIB de l’UE ».
Concernant l’emploi il ajoute : « le nombre de personnes employées dans le secteur à travers l’UE (environ 1,2 million actuellement) augmenterait considérablement dans le cadre d’une stratégie révisée ».
Le scénario idéal développé par l'Irena pour l'UE inclut le développement de toutes sortes d'énergie renouvelables, des véhicules électriques, le recours à la biomasse ou encore de solutions alternatives en matière de chauffage et de refroidissement (pompes à chaleur, chauffe-eau solaire...).
« Une production accrue de biomasse pourrait être un facteur de développement économique pour les régions structurellement faibles et les zones rurales. Combinées aux mesures d’efficacité énergétique, les énergies renouvelables peuvent également contribuer de manière décisive à réduire la pauvreté énergétique dans
l’UE », conclut Adnan Z. Amin.
Les principales conclusions du rapport: - Atteindre l’objectif de 34% d’énergies renouvelables en 2030 requiert un investissement de 62 milliards d’euros par an ; - Le potentiel d'énergie renouvelable identifié se traduirait par une capacité éolienne installée de 327 GW, soit 97 GW de plus par rapport aux activités habituelles, et 270 GW d'énergie solaire (+ 86 GW) ; - La part des énergies renouvelables dans le secteur de l'énergie atteindrait 50% d'ici 2030, contre 29% en 2015 ; - L’énergie renouvelable représenterait 42% de l'énergie dans le secteur du bâtiment, 36% dans l'industrie et 17% dans les transports. |
Rose Colombel
Photo de une : ©Irena