L’État accusé d’« inaction climatique »
Ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, tant par son caractère inédit que par l’engagement de plusieurs personnalités, l’initiative a été accompagnée d’une pétition (2,1 millions de signataires) visant à avoir une réponse officielle du gouvernement quant à la lutte contre le changement climatique, sous peine d’un dépôt de recours en justice contre l’État.
Matignon sur la défensive
Si le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy avait salué l’engagement citoyen dès décembre 2018, il a fallu attendre ce jeudi 14 février pour que les quatre ONG soient enfin reçues par le Premier ministre Edouard Philippe, qui n’est pas parvenu à les rassurer.« Nous récusons l’accusation ‘’d’inaction climatique’’ », écrit Matignon dans un communiqué de presse. « La France est parmi les pays les plus actifs pour lutter contre le dérèglement climatique, et l’un des moins émetteurs des pays développés », estime le gouvernement, rappelant diverses actions menées en ce sens : développement des énergies renouvelables, réduction des émissions de gaz à effet de serre et carbone, etc.
« Tout cela n’est néanmoins pas suffisant », reconnaît Matignon, qui souligne également « la mobilisation des Français ».
Une réponse ferme qui se fait toujours attendre
Il en faudra cependant davantage pour convaincre les ONG à l’origine du mouvement. « L’Affaire du siècle se règlera devant les tribunaux », ont-elles écrit dans un communiqué. « Nous sommes déterminées à mettre fin à l’inaction climatique de l’État ».« Ce qui nous inquiète à ce stade (…), c’est qu’on n’a pas eu d’annonces de mesures supplémentaires pour lutter contre le dérèglement climatique ou d’engagements du gouvernement à faire plus. On a plutôt eu droit à une sorte de satisfecit », témoigne Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. « On attend de voir leur réponse ».
De son côté, Cécile Ostria, directrice général de la Fondation Nicolas Hulot, a confirmé que le recours visant le gouvernement serait bien déposé « à la mi-mars » en cas d’absence de réponse du Premier ministre avant le 20 février. « Le dépôt du recours en justice contre l’État pour inaction climatique tiendra compte des éléments qui figureront dans cette réponse », concluent les ONG.
F.C (avec AFP)
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