« L'économie circulaire reste à inventer dans la construction » (Eden)
« Les déchets doivent être considérés comme des ressources et nous souhaitons que cela soit inscrit dans la Loi sur la transition énergétique », a déclaré François-Michel Lambert à l'occasion de la conférence débat sur l'économie circulaire, organisé par l'association EdEn le 20 mai dernier.
Selon l'association, « dans la construction, même s'il existe des initiatives, l'économie circulaire reste à inventer ». En effet, selon les chiffres de l'Observatoire Statistique du MEDDE, sur les quelques 50 millions de tonnes de matériaux que représentent les déchets du bâtiment (65 % viennent de la démolition, 28 % de la réhabilitation et 7 % de la construction neuve), moins de la moitié a été recyclée en 2012.
« Dans le secteur du bâtiment, il faut rapidement utiliser beaucoup de ressources. C’est pourquoi, Il nous faut apprendre à utiliser le juste nécessaire, apprendre à récupérer et régénérer les matières. Mais quand on parle d’économie circulaire dans le bâtiment, on parle aussi d’énergie. Dans le secteur du bâtiment il y a énormément d’énergie fatale, d’énergie perdue que l’on pourrait récupérer », détaille François-Michel Lambert, qui note tout de même que l'économie circulaire connaît une accélération.
Encourager la recherche et l'innivation
Plusieurs pistes ont été envisagées pour mettre en oeuvre encore davantage l'économie circulaire dans le secteur de la construction, notamment le développement de réseaux collectifs de gestion des déchets et la production d'électricité à base d'EnR.
« S’agissant de la valorisation énergétique des déchets qu’il s’agisse de déchets agricoles, industriels ou ménagers, le choix est ouvert entre les techniques classiques de production de chaleur par incinération qui ont été perfectionnées au fil des ans, et les techniques porteuses d’avenir de production de biogaz par méthanisation », ajoute Jean Bergougnoux, président de l'association Eden, arguant qu'il faut encourager la recherche et l'innovation pour réduire les 50 % de déchets non recyclés par manque de savoir faire.
L'association propose aussi de rationnaliser la production avec le développement des solutions technologiques innovantes : solutions d’efficacité énergétique, chaudière bi-énergie, réutilisation des eaux usées. Pour Jean Bergougnoux, cela passe également par le remplacement, dans le cadre des projets de rénovation, des matériaux et matériels anciens, énergivores par de nouvelles solutions, recyclables et favorisant des économies d’énergie.
La RT 2012, un « contre-exemple »
Enfin, François Michel Lambert propose de « revoir notre comptabilité qui ne permet pas de prendre en compte les impacts que les collectivités paient ».
« L’exemple de la RT2012, qui permet certaines avancées mais qui est à certains égards trop rigide doit nous servir - dans le cas de l’économie circulaire - de contre-exemple. Nous ne souhaitons pas définir des normes qui bloquent l’innovation et les initiatives territoriales mais au contraire, mettre en oeuvre une politique incitative qui permette de valoriser les bonnes pratiques et l’innovation avec une fiscalité et une comptabilité innovantes ».
Il espère ainsi mettre en place les 3 axes fondateurs de l'économie circulaire : réduction, réutilisation et recyclage. La feuille de route de la transition énergétique devrait être validée avant l'été.
Définition de l'économie circulaireL’économie circulaire a pour objectif de rompre avec la logique linéaire qui prévaut : extraire, fabriquer, consommer, jeter. Face à l’épuisement de nos ressources, l’économie circulaire propose de produire autrement, en intégrant une exigence écologique à tous les niveaux, de la conception, en passant par la production, jusqu’au recyclage. Dans ce modèle, les sources d’énergie utilisées doivent être le plus possible renouvelables et le recours aux produits chimiques évité, mais le maillon essentiel est bien le zéro déchet. Site du ministère de l'Ecologie, mai 2013 |
C.T