Accélérer la transition énergétique : la FEDENE propose 11 mesures concrètes
Dès 2023, la première loi de programmation quinquennale sur l'énergie et le climat (LPEC) deviendra l'un des documents constitutifs de la stratégie française sur l'énergie et le climat (Sfec). C’est en ce sens que la FEDENE a souhaité partager, ce jeudi 3 février, ses convictions sur la politique énergétique. « L’urgence d’agir est réelle ! », a déclaré Pierre de Montlivault, récemment élu à la présidence de la fédération.
« Tripler les économies d’énergie », « Tripler le rythme de développement de la chaleur renouvelable et de récupération », et « doubler le nombre d’emplois », voici les trois objectifs ambitieux que s’est fixé l’union, à horizon 2030. Au travers de ses trois grands axes, la FEDENE en a formulé 11 propositions. L'objectif ? Accélérer la mise en œuvre de la transition énergétique.
« Tripler le rythme »
Afin d’atteindre les objectifs européens de décarbonation pour 2030, la FEDENE veut faire passer le rythme annuel d’économies d’énergie de 0,7 % à 2,1 % par an, tous secteurs confondus. Cette dernière propose notamment de se concentrer sur les économies d’énergie les plus efficaces en matière de performance environnementale. De plus, la mise en place de démarches progressives permettrait, à court terme, de démultiplier les économies d’énergie réalisées, et de mieux équilibrer financièrement les opérations réalisées en optimisant les aides mises en place, tant à l’échelle nationale que régionale.
Pour « tripler le rythme » des économies d’énergies, la fédération soumet également l’idée de généraliser le contrat de performance énergétique (CPE), outil de décarbonation des logements, bâtiments tertiaires et de l’industrie. « Il faut soutenir une accélération de ces projets », souligne Pascal Guillaume, représentant des affaires européennes pour la FEDENE.
« Les objectifs que nous nous sommes fixés ne pourront pas être atteints sans un changement profond de paradigme, ce qui nécessite de passer d’une logique de moyens à une logique de résultats garantis ! Telle est la ligne de conduite que nous avons adoptée dans les propositions que nous formulons », commente Pierre de Montlivault.
Miser sur les réseaux de chaleur
D'après la FEDENE, le premier poste de consommation énergétique en France est la chaleur. En effet, elle représente près de la moitié des consommations d’énergie, dans les secteurs résidentiel et tertiaire, ainsi que dans l’industrie. Grande oubliée des débats nationaux, la question de la décarbonation de la chaleur est pourtant « l’un des volets sur lequel il est urgent d’agir si l’on veut réussir la transition énergétique de la France », insiste Aurélie Lehericy, présidente du SNCU (Syndicat National du Chauffage Urbain et de la climatisation urbaine).
Afin de tripler le développement des solutions de production et de distribution de chaleur et de froid, la fédération a jugé nécessaire de s’appuyer sur trois leviers. Ainsi, elle désire notamment « mobiliser toutes les sources d'énergies disponibles localement pour verdir les approvisionnement de chaleur », mais souhaite également développer des « solutions collectives de froid » pour répondre aux effets du changement climatique. Aurélie Lehericy souligne également « l'importance d’inclure le froid dans le plan PPE mais également dans les projets d’urbanisme ». « C’est un secteur vertueux qui mérite d'être développé », précise-t-elle.
La FEDENE promeut également le fait de créer de nouveaux réseaux de distribution de chaleur renouvelable, et souhaite notamment la création d’un réseau de chaleur par an et par département. Par ailleurs, elle encourage les synergies entre industriels dans le but de valoriser les gisements de chaleur fatale, et appelle à renforcer les moyens de l’ADEME afin « d’atteindre collectivement les 279 TWh de chaleur renouvelable et de récupération en 2030 ».
Former les jeunes aux métiers de la transition écologique
« C’est un axe incontournable pour réussir cette transition écologique », estime Michel Treguer, vice-président de la fédération. Cette dernière compte faire évoluer les formations initiales pour mieux répondre aux besoins des entreprises et accroître les recrutements en sortie de formation.
Cette nécessité d'investir dans la formation professionnelle s’appuie sur l’objectif de la FEDENE de recruter plus de 5 000 apprentis par an, au lieu de 2 000 initialement. Par ailleurs, le vice-président indique son ambition de créer des « centres de formation territoriaux pour créer des partenariats dans la durée », et de renforcer le lien école-entreprise. Cette dernière ambitionne également de créer, d’ici à 2030, plus de 110 000 emplois répartis sur le territoire. Elle envisage, par ailleurs, d’industrialiser la capacité des entreprises de la FEDENE à intégrer des salariés en reconversion, tout en développant les nouvelles compétences et les emplois associés en lien avec les nouveaux besoins des clients publics comme privés.
« L’actualisation de la stratégie nationale bas-carbone et de la programmation pluriannuelle de l’énergie, ainsi que la future loi quinquennale de l’énergie qui doit être adoptée en 2023 sont tout autant d’opportunités à saisir pour que cette logique de résultats garantis devienne une réalité. La FEDENE y prendra toute sa part ! », conclut le président de la FEDENE.
Marie Gérald
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