Stocker l’énergie dans le ciment : un pari pour Holcim, Engie et l'INSA Lyon
Alors que la filière française du ciment affirmait en mai dernier ses objectifs en termes de décarbonation, certains acteurs cherchent en parallèle à diversifier ses usages.
C’est le cas par exemple d’Holcim, d’Engie et de l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, qui évoquaient ce jeudi 3 février la naissance d’un partenariat. Leur objectif ? Développer ensemble une solution de stockage à partir du matériau cimentaire.
Une nouvelle approche de stockage basée sur l’hydratation du ciment
« Le stockage de l’énergie a toujours été un sujet crucial et fait l’objet d’une véritable course pour trouver quel était le meilleur matériau pour le faire. Ce projet de recherche vise à faire pivoter l’ensemble des études vers des matériaux propres, abordables et recyclables », affirme Edelio Bermejo, directeur Innovation chez Holcim.
C’est dans son centre de recherche mondial, à l’Isle d’Abeau (38), que les équipes du cimentier se pencheront sur cette technologie, en collaboration avec l’INSA Lyon et Engie Lab Crigen, le centre de R&D d’Engie.
L’approche consiste à exploiter le principe d’hydratation du ciment. Le matériau est capable d’absorber l’énergie sous forme de chaleur. Une fois hydraté, le ciment libère l’énergie stockée, dans des quantités allant jusqu’à 300 kW par mètre cube. Un cycle de vie infini qui pourrait remplacer celle, plus limitée, que les batteries conventionnelles, dans le cas de la production d’eau chaude dans un logement collectif, par exemple.
Le partenariat vise à trouver le meilleur format pour intégrer le phénomène dans cette situation, comme dans une infrastructure énergétique plus large. Reste à savoir si la recherche répondra prochainement aux besoins de stockage d’énergies renouvelables, alors que selon Qualit’EnR, 44 % des Français possèdent un équipement utilisant les EnR.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock