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Terminal 2E: l'enquête pointe la faible résistance de la structure

Publié le 17 février 2005

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PARIS, 15 fév 2005 (AFP) - L'enquête administrative chargée d'établir les causes de l'effondrement d'une partie du terminal 2E de l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle pointe la faible résistance initiale de la structure, selon les conclusions de la commission d'enquête rendues publiques mardi.
"La coque s'est progressivement fragilisée", a déclaré le président de la commission d'enquête Jean Berthier, lors d'une conférence de presse. "Elle tenait au début et cette réserve de résistance a été rongée progressivement", a-t-il ajouté.

Dans un résumé de ses conclusions, la commission décrit "l'effondrement d'une structure dont la réserve de résistance initiale était faible". Ces faiblesses initiales s'expliquent par quatre causes, précise le texte:

"un ferraillage insuffisant ou mal positionné", "un manque de redondance mécanique c'est à dire de possibilité de transferts d'efforts vers d'autres zones en cas de défaillance locale", une "faible résistance de la poutre sablière" et "le positionnement des butons (étais métalliques cylindriques, ndlr) à l'intérieur du béton".

M. Berthier a notamment fait état de "fissurations qui existaient depuis le début" et des "déformations qui fatiguent la structure", lors de la conférence de presse.

La ruine de la structure, dont la "réserve de résistance" s'est "réduite puis annulée", avec le temps, a pu être déclenchée par deux événements, ajoute l'enquête.

Soit "la très basse température du 23 mai au matin", jour de l'accident, soit "le relâchement de l'étrier d'une pile", retenant l'ensemble de la structure à sa base. Les enquêteurs ont formulé trois recommandations qui ajoutent, en creux, des éléments d'explication à cette catastrophe qui a fait 4 morts et 3 blessés.

D'une part, "le contrôle technique devrait s'appuyer plus systématiquement sur une modélisation indépendante de celle de l'entreprise, qui permette d'en recouper les résultats", indique la synthèse des travaux de la commission. Dans le cas de ce bâtiment, les calculs n'ont été faits qu'une fois, a précisé M. Berthier.

Ensuite, s'agissant du cumul de rôles de maîtres d'oeuvre et maître d'ouvrage, pratiqué par Aéroports de Paris (ADP) lors de la réalisation des travaux et mis en cause immédiatement après l'accident, la commission recommande notamment que leurs relations "soient précisées par une procédure cadre", sans fournir de détails.

Enfin, la commission a mis à l'index la qualité des études et du contrôle technique, s'interrogeant "sur le juste niveau d'approfondissement et de rémunération des différentes catégories d'études d'une part et du contrôle technique d'autre part".

Interrogé, lors de la conférence de presse, sur ce que devait être l'avenir du bâtiment sinistré et notamment sur le point de savoir si la jetée devait être entièrement détruite puis reconstruite, ou réparée, M. Berthier a répondu que "toute structure est sauvable".

"Le vrai problème, c'est quel est le prix comparé", a-t-il ajouté, c'est à dire "si la réparation est plus chère que la reconstruction, ainsi que des questions de délais".

"Nous n'étions pas chargé de dire si la jetée était sauvable ou pas", a toutefois précisé M. Berthier.

Le président d'Aéroports de Paris (ADP), Pierre Graff avait expliqué dans un entretien au Figaro jeudi qu'il prendrait en avril une décision sur ce point.

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