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La justice annule définitivement le permis d'extension du stade de Lille

Publié le 02 janvier 2006

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LILLE, 28 déc 2005 (AFP) - La justice a annulé mercredi le permis de construire délivré par la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, en vue d'agrandir le stade de football de la ville, mettant ainsi fin à un feuilleton politico-judiciaire de plus de deux ans.
Le Conseil d'Etat a rejeté le recours déposé par la municipalité et la communauté urbaine de Lille contre une décision de la cour administrative d'appel de Douai (Nord), ce qui laisse le club de football de la ville, le Losc (L1), sans stade adapté pendant encore plusieurs années. A l'origine de la procédure, débutée à l'automne 2003, deux associations de sauvegarde du patrimoine estimaient que l'extension du stade porterait atteinte à une citadelle Vauban, située à proximité et classée monument historique.

Le Conseil, qui a suivi l'avis du commissaire du gouvernement, a expliqué que les points litigieux, notamment "l'atteinte" au site Vauban, "relevaient de l'appréciation souveraine des juges de fond" de la cour d'appel. Celle-ci a, selon lui, "suffisamment motivé son arrêt" du 7 juillet et n'a "pas commis d'erreur de droit". L'avocat d'une des associations, Manuel Gros, s'est dit "très content".

Pour lui, "c'est la preuve que le droit a triomphé sur la politique". Dans des communiqués séparés, Mme Aubry et Pierre Mauroy, président de la communauté urbaine, ont indiqué "prendre acte" de cette décision, en soulignant que le projet d'extension de Grimonprez-Jooris, qui devait passer de 21.000 à 33.000 places, était pourtant "la solution la moins coûteuse et la plus rapide".

Mme Aubry a fustigé l'attitude des "dirigeants du Losc (qui) n'ont cessé de faire croire que le projet était abandonné" et qui sont responsables, selon elle, de la décision du Conseil d'Etat en annonçant "qu'un autre stade serait construit dans un délai de trois ans". L'arrêt du Conseil d'Etat constitue un sérieux revers pour la maire de Lille, qui avait délivré le permis de construire en juin 2003 et s'était personnellement impliquée dans ce dossier, ainsi que pour la communauté urbaine, en charge du stade.

La décision de Mme Aubry, suivie par M. Mauroy, de se pourvoir en cassation, après l'arrêt du 7 juillet, avait agacé, tant dans son camp que dans l'opposition où l'on dénonçait son "obstination" et sa "méthode", alors que le Losc est privé de son stade depuis plus d'un an. Depuis juillet 2004, l'équipe de Claude Puel, qualifiée pour les 16e de finale de la coupe de l'UEFA et 8e du championnat, est exilée à Villeneuve-d'Ascq (Nord), dans la banlieue lilloise.

Ce stade de 18.200 places, pas conçu pour le football, n'est pas homologué pour la Ligue des Champions, ce qui a contraint le Losc à jouer ses matches "à domicile" au Stade de France lors de cette compétition. En septembre, le Losc s'était offert une campagne publicitaire pour dénoncer cette situation.

"Je regrette vivement que nous ayons perdu autant de temps", a affirmé mercredi son président Michel Seydoux, qui dit "espérer désormais" une "solution très rapide". Trois projets ont été retenus par la Commission Grand Stade, mise en place par la communauté urbaine en novembre pour réfléchir à des sites alternatifs. Le lauréat devrait être désigné "avant le 15 mars", selon M. Mauroy, mais le stade ne devrait pas être fonctionnel avant de nombreuses années.

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