Irak: plus de 121 M USD pour reconstruire la province d'Al-Anbar
seront consacrés par les autorités irakiennes et américaines à la
reconstruction dans la province d'Al-Anbar, notamment dans la ville de
Falloujah, ont indiqué des officiers américains.
Les combats, qui se poursuivent sporadiquement dans le sud de la ville, ont provoqué la fuite de l'essentiel de ses 250.000 habitants. On estime qu'une habitation sur trois a été "endommagée au point que leurs occupants ne pourront pas y retourner", a dit le capitaine Stefani mardi. Selon d'autres responsables de la marine américaine, le corps de l'armée chargé des travaux de reconstruction, entre 5 et 10% des bâtiments de la ville ont été détruits dans les combats.
Des équipes de la marine sont en train d'évaluer l'ampleur des dégâts, et ont progressé dans la restauration d'infrastructures clefs comme l'eau et l'électricité, selon ces responsables. Aucune date n'a été fixée pour le retour des habitants déplacés, mais il se fera sous un contrôle strict, ont ils ajouté. La date du retour doit être fixée par le gouvernement irakien.
Les chefs de famille seront d'abord admis en ville, quartier par quartier, après que ces derniers aient été déminés, et que les rebelles qui s'y trouveraient encore aient été chassés. "Nous voulons que certaines personnes, particulièrement les chefs de famille, reviennent, regardent et estiment le montant des dommages", selon le capitaine Stefani, qui a précisé que ce processus devrait commencer dans la partie nord, essentiellement résidentielle, de la ville. Le contrôle des retours se fera à l'aide des cartes de rationnement alimentaire utilisées avant l'invasion de l'Irak par les forces de la coalition américano-britannique en avril 2003.
Des militaires américains seront déployés pour fournir des formulaires de demande de dédommagement aux habitants, a expliqué le contre-amiral Raymond Alexander, commandant le groupe des ingénieurs de la 1ère force expéditionnaire des marines. "Si leur maison est endommagée, ils (les habitants) pourront demander une compensation. Leur maison est peut-être détruite, veulent-ils reconstruire ou recevoir un chèque et aller ailleurs?", a-t-il dit. Les habitants seront transportés en ville, afin d'éviter que des voitures piégées n'y soient introduites.
"Les gens seront amenés depuis l'extérieur jusqu'à leur quartier dans des bus, afin de retrouver leurs maisons... y prendre ce qu'ils veulent, revenir dans le bus et repartir là où ils habitent", a ajouté le contre-amiral. Des marines basés dans la ville craignent que le retour des déplacés s'accompagne d'un regain de violence, avec l'arrivée de rebelles se mêlant aux habitants. "Notre évaluation de la situation est que les dur à cuire se sont planqués et attendent le retour des réfugiés pour s'y mêler, revenir et commencer une campagne d'attaque aux engins piégés", selon le capitaine Tom Tennant, du 1er bataillon du 3ème régiment des Marines, installé dans le nord-est de Falloujah. "C'est déjà assez dur pour le moment, mais ça le sera encore plus si vous injectez une dose de civils dans cette ville", avait prévenu le capitaine la semaine dernière. Des responsables militaires ont admis qu'il serait impossible d'empêcher le retour de tous les rebelles cherchant à revenir dans Falloujah.