Construction : quand les « coûts cachés » font vaciller le secteur
76 % des professionnels du secteur de la construction subissent des pressions financières liées à des hausses de coûts imprévues, indique PlanRadar dans sa nouvelle étude.
La flambée des prix de l’énergie constitue une préoccupation majeure, particulièrement en France, où l’impact est plus prononcé qu’ailleurs.
Plus de 60 % des professionnels français du secteur déclarent avoir été affectés (contre 55 % pour la moyenne internationale). Parmi eux, 35 % se disent « significativement impactés ». En cause : une augmentation de 67 % des coûts énergétiques en France entre 2021 et 2024, selon l’INSEE.
Les promoteurs immobiliers, gestionnaires de biens et contractants généraux sont en première ligne face à cette instabilité, qui affecte leur rentabilité.
Les augmentations de coûts touchent tous les métiers
La hausse des prix des matériaux affecte plus de 70 % des professionnels. Bien que seuls 13 % des répondants pointent des retards de livraison, les augmentations de coûts touchent tous les métiers et toutes les zones géographiques, avec une intensité plus marquée en France (+7 points par rapport à la moyenne mondiale).
Par ailleurs, l’éco-responsabilité des matériaux émerge comme une priorité pour les appels d’offres, bien que seuls 7,45 % des architectes considèrent cela comme une contrainte. Toutefois, les défis liés à la qualité et à la disponibilité des matériaux restent préoccupants pour environ 14 % des décideurs publics et entreprises spécialisées.
Le casse-tête du recrutement
Le manque de main d’œuvre qualifiée représente également l’un des principaux obstacles pour plus de 80 % des professionnels du secteur. Les entreprises spécialisées (électricité, plomberie, menuiserie) sont les plus touchées (+92 %), suivies par les promoteurs immobiliers et les gestionnaires de biens (88 %).
Face à cette pénurie, les entreprises doivent ajuster leurs politiques de rémunération pour attirer et fidéliser leurs talents. Un phénomène particulièrement prononcé en Pologne, en Espagne et en Roumanie. En France, l’impact financier est moindre, mais la problématique reste structurelle.
Pour surmonter ces différents défis, près de 64 % des répondants considèrent que les investissements technologiques représentent la solution la plus prometteuse.
Marie Gérald
Photo de Une : ©PlanRadar