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Face à l'incertitude politique, les artisans du bâtiment sont à bout de souffle

Publié le 03 décembre 2024

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Réduction des crédits pour MaPrimeRénov', hausse de la TVA... les choix budgétaires de 2025 inquiètent les artisans du bâtiment. Dans un contexte de crise politique marqué par deux motions de censure, la CAPEB alerte sur l'urgence de décisions claires et stables.
Face à l'incertitude politique, les artisans du bâtiment sont à bout de souffle - Batiweb

Alors que le secteur du bâtiment est plongé dans une continuelle incertitude, la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) appelle le gouvernement et les parlementaires à agir pour sauver les 620 000 entreprises artisanales du bâtiment.

Depuis l'appel de la dernière chance lancé par Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, en décembre 2023, les TPE du secteur attendent des mesures concrètes, qui tardent à voir le jour.

 

Des promesses freinées par l’instabilité politique

 

Cet appel avait permis d'amorcer des travaux constructifs, notamment sur la stabilité du dispositif MaPrimeRénov' pour 2025, mais également sur la qualification RGE avec la création d'une voie d'accès simplifiée basée sur l'expérience chantier, ou encore l'encadrement de la sous-traitance en cascade, et une meilleure coopération entre TPE du bâtiment.

Cependant, ces avancées, bien que prometteuses, sont freinées par l'instabilité politique qui persiste depuis la dissolution de l'Assemblée nationale.

La situation est aujourd'hui aggravée par un climat politique explosif, marqué par les deux motions de censure déposées contre le gouvernement de Michel Barnier. Ces motions, respectivement initiées par le Nouveau Front Populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN), seront examinées à partir du mercredi 4 décembre à l'Assemblée nationale.

Une situation qui place le gouvernement en sursis : 288 députés devront voter la censure pour faire tomber le premier ministre, un scénario possible en cas d'alliance entre la gauche et le RN. Si une telle motion venait à être adoptée, ce serait une première depuis le renversement du gouvernement Pompidou en 1962.

Pendant ce temps,le Sénat poursuit les débats sur le budget de l'État et une commission mixte paritaire est convoquée pour examiner les ajustements budgétaires de fin d'année.

 

Une situation critique

 

Dans ce contexte d'instabilité politique, les artisans du bâtiment éprouvent une profonde incompréhension. Exacerbée par les choix budgétaires du projet de loi de finances 2025, la situation devient critique, déplore la CAPEB dans un communiqué. Ce budget marque une réduction des crédits pour MaPrimeRénov', un coup porté à l'apprentissage, essentiel pour pallier la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, et une hausse brutale de la TVA, de 5,5 % à 20 %, sur les chaudières à gaz très haute performance énergétique.

Seule mesure positive, le Sénat a voté l'exonération des droits de mutation à titre gratuit pour les dons familiaux jusqu'à 100 000 euros, qui vise à financer les travaux de construction ou de rénovation énergétique. « Il n’en demeure pas moins que nous ne pourrons nous contenter de cette unique mesure, aussi favorable soit-elle. Les artisans du bâtiment s’impatientent devant tant d’immobilisme et attendent des responsables politiques qu’ils agissent dans un climat stable, avec cohérence et sens des réalités du terrain », avertit la CAPEB. 

« Le point de bascule s'approche violemment pour le logement en France comme pour les artisans et entrepreneurs du bâtiment », alertait de son côté le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron. 

 

Marie Gérald 

Photo de Une : Virginie Kroun

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