Route du littoral de la Réunion : les groupements retenus
La nouvelle Route du littoral de la Réunion (six voies) est destinée à remplacer l’actuel tronçon de 12 kms reliant Saint-Denis (nord) à la Possession (ouest). Cette route à 4 voies, en bordure de mer, longe la falaise sur tout le parcours et présente d’importants risques, en raison de ses chutes de pierres. En 30 ans, plus d’une trentaine de personnes ont été tuées par des éboulements.
La future route sera constituée d’un viaduc en mer, en arc de cercle, entre Saint-Denis et la Grande chaloupe, long de 5,4 kms et d’une digue de 3,6 kms entre la Grande Chaloupe et la Possession.
La réalisation du viaduc d’un coût de 715 millions d’euros a été attribuée au groupement constitué par Vinci associé aux entreprises Dodin, Bouygues et Demathieu et Bard.
Le marché de la digue a été décroché par un groupement conduit par la GTOI associé aux entreprises SBTPC et Vinci pour 480 millions d’euros. Le chantier doit démarrer en 2014 et s’achever en 2020.
Un lot de 2,7 km de chaussée reste à attribuer.
Un coût du projet sous-estimé ?
Le coût total du projet est estimé à 1,6 milliard d’euros, financé environ pour près de la moitié par l’Etat dans le cadre du Procotole de Matignon, initié sous la mandature de Paul Vergès, (président de Région jusqu’en 2010) mais revu et signé par Didier Robert et François Fillon en 2010. La part de la Région s’élève à 730 millions d’euros et celle de l’Europe à 150 millions d’euros.
Le projet est vivement critiqué par l’Alliance, principal groupe d’opposition à la Région dirigé par le PCR qui le juge « irréalisable » en raison de son coût. Le tribunal administratif a rejeté vendredi dernier le recours d’Alliance contestant la déclaration d’utilité publique.
« Les entreprises locales savent qu’un certain nombre de marchés va leur échapper. Pour ce qui est du coût, la Région annonce 1,6 milliard d’euros. Nous, nous annonçons plutôt 2,7 milliards d’euros. On dénonce une grave dérive financière, en sachant que La Réunion est un territoire extrêmement endetté », ont déclaré les associations opposées au projet.
Les associations écologistes sont également opposées au projet en raison de son impact sur l’environnement, en particulier sur l’habitat des espèces protégées et les récifs coralliens. Elle préconise une variante tout viaduc au coût plus élevé (7 à 10%).
Les associations regrettent que les solutions terrestres (par la Montagne et par le tracé en tunnel) dont le coût est nettement inférieur au projet actuel, n’aient pas été choisies. Les quatre associations dénoncent un manque de transparence de la part de la Région et de l’Etat.
Les acteurs économiques locaux défendent le projet qui devrait générer 2.500 emplois par an, selon la Région.
L.P (sources AFP, Linfo.re)