Qui doit financer la rénovation de la Défense ?
Les infrastructures des années 70 et 80 du quartier d'affaires de l'ouest parisien ont un besoin urgent de travaux mais la Cour pointe une incertitude sur l'ampleur et la répartition du coût de la remise en état du quartier. Depuis la loi du 27 janvier 2014, l’Établissement public d'aménagement de La Défense Seine Arche (Epadesa), géré par l'État, est reconnu propriétaire unique de l'ensemble des infrastructures et équipements publics, tandis que leur entretien revient à Defacto, établissement piloté par les collectivités locales.
200 millions d'euros de travaux
L'Epadesa supportait initialement tous les coûts de rénovation. Mais cette loi a rebattu les cartes et repose la question de leur répartition. Dans ses perspectives financières 2012-2020, l'Epadesa estimait ces dépenses de remise en état à 351 millions d'euros, soulignent les magistrats de la rue Cambon. Or, l'établissement pourrait financer une partie seulement des rénovations avec les marges qu'il dégage sur ses opérations d'aménagement.
Resteraient plus de 200 millions d'euros de travaux sur « certains équipements publics, dont les tunnels, une charge qui ne saurait être supportée par l'Epadesa, sauf à remettre en cause son modèle économique », indique le rapport. L'importance des sommes en jeu suppose que l'ensemble des autres acteurs concernés (Defacto, l'Etat, les collectivités locales) participent à leur financement, insiste la Cour, qui invite les pouvoirs publics et l'Epadesa à arrêter rapidement les modalités de répartition des coûts.
Une gestion interne plus rigoureuse
Dans sa réponse, Defacto rappelle ses faibles moyens financiers, estimant que « l'Epadesa, responsable d'une gestion passée défaillante, doit assumer les coûts de rénovation ». S'agissant de la mise aux normes des tunnels, l'Epadesa souligne pour sa part que ses recettes associées aux opérations d'aménagement ne couvrent que 45 millions d'euros sur 150 millions nécessaires.
Par ailleurs, la Cour estime que La Défense manque d'une vision d'avenir commune entre l’État et les collectivités territoriales et préconise l'élaboration d'un document stratégique à dix ou quinze ans. Elle salue en revanche une gestion interne plus rigoureuse de l'Epadesa.
B.P (avec AFP)
Photo de une : © djama