Contrat de Plan Etat-région en Île-de France : priorité absolue aux chantiers des transports
Les transports d'Île-de-France bénéficieront d'une grande attention sur la période 2015-2020. Pour la première fois, les trois quart des investissements prévus dans le cadre du Plan Etat-région seront dédiés aux « mobilités », soit une enveloppe de 5,2 milliards d'euros sur les 7,3 milliards d'investissements prévus au total.
« C'est un CPER d'un niveau jamais atteint pour les transports, et qui permet de tenir l'ensemble des engagements », s'est félicité Pierre Serne, vice-président (EELV) chargé de ce dossier.
Dans le détail, 4 milliards d'euros doivent être dégagés pour les transports du Nouveau Grand Paris. Et même 7,5 milliards en intégrant des financements hors CPER, apportés notamment par la Société du Grand Paris (1,4 milliard). Sont notamment programmés le prolongement vers l'Ouest du RER Eole - alors que la ligne La Défense-Mantes constitue un « point noir » -, celui de la ligne 11 du métro, la tangentielle Ouest, le plan tramways, le plan Tzen (bus à haut niveau de service, ndlr), de nouvelles voies de bus sur autoroutes. Rien que pour Eole, 1,750 milliard d'euros seront investis pour les six ans à venir.
Un plan « pas à la hauteur des enjeux» selon Valérie Pécresse
Mais ce programme d'investissement ne semble pas avoir convaincu Valérie Pécresse, chef de file de l'UMP qui a voté contre ce plan jugé « pas à la hauteur des enjeux ». D'après elle, l'instauration dès septembre prochain d'un Pass Navigo unique à 70 euros par mois par exemple, va entraîner une charge supplémentaire de 313 millions d'euros par an aux dépens de la Région, soit « plus de 3 milliards sur dix ans ». C'est « plus que le coût de la rénovation complète des cinq lignes du RER » estimé à « 2,5 milliards », a-t-elle protesté. Selon elle, « il y a une forme d'escroquerie à mettre 7,4 milliards sur la table, quand on va nous priver de 3 milliards ». L'exécutif de gauche a cependant contesté ses chiffres.
Pour M. Huchon, « cette nouvelle programmation met la priorité sur le rééquilibrage entre l'Est et l'Ouest de la région-capitale », au profit de l'Est. En octobre, la gauche d'Ile-de-France avait exprimé son soulagement à l'annonce par Manuel Valls que l'Etat apporterait 1,4 milliard jusqu'en 2020 pour financer les transports du « Nouveau Grand Paris ». 8,3 millions de voyageurs par jour empruntent le réseau de transport francilien, soit 25 % de plus qu'il y a dix ans.
D'autre part, le contrat de Plan Etat-région prévoit d'affecter 365 millions aux infrastructures routières. Dix millions d'euros sont également réservés pour la première fois aux aménagements pour les vélos.
Un effort significatif en faveur de l'enseignement
Outre les transports et les infrastructures, les investissements prévus portent sur trois volets : enseignement supérieur, innovation et emploi (1,05 milliard), transition écologique et énergétique (309 millions), et un volet territorial doté de 641 millions.
Pour l'enseignement supérieur et la recherche, « la Région a obtenu une augmentation de 100 millions d'euros EUR de la part de l'Etat, un effort très significatif », selon M. Huchon.
Lors du vote du projet de Contrat de Plan Etat-Region, socialistes et écologistes d'EELV se sont exprimés pour, le Front de gauche et les centristes de l'UDI se sont abstenus, l'UMP a voté contre. En début de soirée, une majorité encore plus large, incluant les élus PCF et UDI, s'était dégagée en faveur du volet Transports, le morceau de choix de ce partenariat pour des investissements communs de la Région et de l'Etat.
Dans ce nouveau contrat pour la période 2015-2020, l'enveloppe des crédits progresse de 25 % par rapport au contrat de plan 2007-2013 (5,4 mds EUR). La région apportera 4,4 milliards et l'Etat 2,9 milliards. Le document « devrait être signé le 16 février avec le Premier ministre Manuel Valls », selon le président de la Région Jean-Paul Huchon (PS).
C.T (avec AFP)
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