Pollution : en Rhône-Alpes, le BTP et le chauffage au bois dans le viseur des préfectures
L'objectif affiché est de réduire la fréquence des pics de pollution régulièrement enregistrés dans ces villes, et de limiter durablement l'exposition de la population aux particules fines et aux oxydes d'azote. Pour cela, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne se sont dotés de plans de protection de l'atmosphère, déclinés en quatre axes.
Le premier vise les installations industrielles et certaines activités comme les chaufferies au bois, les carrières et le BTP qui devront utiliser des technologies visant à réduire leurs émissions.
A partir du 1er juillet 2015, les chauffages individuels au bois et les foyers ouverts seront également interdits pour cette même raison dans les logements neufs, et le parc existant devra être renouvelé.
En matière de circulation automobile, « une politique coordonnée de mobilité sera mise en oeuvre dans chacune des trois agglomérations », accompagnée « d'aménagements sur les voies rapides et les autoroutes afin de fluidifier la circulation ».
La qualité de l'air prise en compte dans les projets d'urbanisme
Enfin, la qualité de l'air devra systématiquement être prise en compte dans les projets d'urbanisme et d'aménagement.
Ces plans, qui feront l'objet d'un suivi régulier par l'Etat, concernent 15 communes de l'Ain, 99 dans le Rhône, 274 en Isère dont les 273 du SCoT (schéma de cohérence territoriale) de la région grenobloise, 52 communes de la Loire, et 3 en Haute-Loire et appartenant à la région Auvergne.
L'association écologiste grenobloise Ades, dont des représentants font partie de la nouvelle majorité d'Eric Piolle (EELV) élu dimanche, avait émis des réserves sur ces plans et demandé des « améliorations » afin de « répondre effectivement à l'attente de la population de la région grenobloise à un air qui ne nuise pas à sa santé ».
Elle pointait notamment « un énorme hiatus entre les affirmations péremptoires du PPA concernant les gains qui seraient acquis dès 2015 (...) et ce qui ressort de la simple analyse des actions, de leurs objectifs, de leur calendrier et des moyens financiers qui leur seraient affectés ».
Particulièrement sensibles à la pollution par les particules, ces trois agglomérations de la région Rhône-Alpes connaissent de fréquents dépassements des valeurs limites nécessitant l'activation régulière du dispositif régional de gestion des pointes de pollution atmosphérique.
Le dernier en date avait duré une dizaine de jours, début mars.
C.T (avec AFP)
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