Pas de financement pour le projet de tram-train à la Réunion
Après avoir reçu dans la matinée une délégation du consortium Tram'Tiss, attributaire du marché et constitué notamment de Bouygues, Véolia, Axa, et Bombardier, la Région a publié un communiqué pour déclarer caduc le contrat signé par l'ancien président Paul Vergès (PCR) le 2 décembre 2009. Une clause de ce contrat accordait à la Région un délai de six mois, éventuellement renouvelable, « pour obtenir un financement complémentaire » auprès de l'Etat, indique la Région. Ce délai expirait lundi soir. La Région a indiqué que l'aide de l'Etat de 435 millions serait redéployée pour le financement d'une liaison routière et un TSCP-bus (transport en commun en site propre).
Paul Vergès avait réclamé au gouvernement une « dotation ferroviaire » d'un montant de 80 millions d'euros par an, pendant 45 ans, destinée à permettre à la collectivité de boucler le financement du projet. Cette somme était destinée à rembourser le groupement Tram'Tiss qui devait investir près de 800 millions d'euros dans le projet, dans le cadre du contrat de partenariat public-privé. « Le chef du gouvernement a répondu défavorablement à cette demande », a indiqué la Région.
Dans un courrier daté de jeudi, le Premier ministre François Fillon avait indiqué à l'actuel président de région Didier Robert (UMP) que le gouvernement « ne prévoit pas d'attribuer à la région Réunion une dotation de fonctionnement affectée au tram-train, sous forme de dotation ferroviaire ou sous toute autre forme que ce soit ». Le projet de tram-train, d'un coût de 1,6 milliard d'euros, devait permettre de réaliser une voie ferrée de 40 kms reliant le nord et l'ouest de l'île et desservant cinq communes, dont le chef lieu Saint-Denis. Le groupement Tram'Tiss n'a pas souhaité réagir à la fin du projet, attendant un courrier officiel de la Région. Le 13 avril, il avait menacé la Région de devoir payer un lourd dédommagement en cas de rupture unilatérale de contrat.
B.P (source AFP)