Le futur musée du logement populaire cherche son HLM
L’association pour un musée du logement populaire (Amolup) présentait depuis octobre dernier une exposition dans plusieurs appartements de la cité Emile Dubois à Aubervilliers. Le but ? Retranscrire le travail fait sur les banlieues françaises du 20ème siècle.
Le futur musée a pour ambition de vouloir incarner les parcours de vie des habitants « dans une démarche participative ». Divergeant en cela des exemples de la Cité radieuse à Marseille ou du Familistère de Guise (Aisne), pour se rapprocher du modèle du Tenement Museum dans le Lower East Side de New York, explique l’association dans un communiqué.
Ce dernier racontera « une histoire de France certainement, mais aussi une histoire universelle » et surtout « une fiertéd'être ici », loin des clichés, proclame Emmanuel Bellanger, directeur du Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, associé au projet.
La Seine-Saint-Denis comme lieu idéal
La prochaine étape : trouver le lieu adéquat pour accueillir ce futur musée du logement populaire. L’association en appelle aux bailleurs, offices publics d’habitats et pouvoirs publics pour « dénicher la perle rare ».
Et pour raconter l’histoire sociale de la banlieue parisienne, l’association espère bien trouver un logement en Seine-Saint-Denis (93). « Notamment pour son passé industriel et ouvrier, pour ses grandes mutations urbaines mais aussi pour sa grande fragilité socio-économique d'une partie de sa population », détaille-t-elle.
« Je veux que ce premier musée français soit en Seine-Saint-Denis », déclare Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental, qui a lui-même grandi dans des tours HLM. « C’est la spécificité française que d'avoir le logement social comme un élément du patrimoine commun, en particulier pour ceux qui justement n'ont pas de patrimoine », précise-t-il réaffirmant le soutien financier à l'association.
Idéalement, l'association souhaiterait un immeuble relativement ancien, au tournant du XIXème-XXème siècle pour « la profondeur historique », mais également desservi par les transports en commun pour « faciliter son rayonnement touristique », a expliqué Diane Chamboduc, vice-présidente d’Amolup.
Marie Gérald (Avec AFP)
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