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La très controversée LGV Poitiers-limoges reconnue d'utilité publique

Publié le 13 janvier 2015

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La ligne à grande vitesse Limoges-Poitiers vient d'être reconnue d'utilité publique ce dimanche dans un décret paru au Journal officiel et signé du Premier ministre Manuel Valls et de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Très controversé en raison de son coût et de son manque de cohérence, le projet ne devrait cependant pas débuter avant 2030. Les opposants envisagent déjà des recours.
La très controversée LGV Poitiers-limoges reconnue d'utilité publique - Batiweb

Les élus du Limousin ont applaudi cette décision lundi dernier alors que le gouvernement reconnaissait les travaux de la LGV Limoges-Poitiers « d'utilité publique et urgent », dans un décret paru au JO.

Le président PS de la Région Limousin, Gérard Vandenbroucke, le maire UMP de Limoges Emile-Roger Lombertie, la présidente PS de Haute Vienne, Marie-Françoise Pérol-Dumont, ont alors salué le « courage des plus hautes autorités de l'Etat », malgré le contexte national des derniers jours, pour déclarer la LGV d'utilité publique avant la date-butoir de lundi.

Les élus limousins ont reconnu avoir pesé de tout leur poids ces derniers jours auprès de l'exécutif, pour obtenir la décision. Le président de la Chambre de commerce et d'Industrie de Haute-Vienne, Jean-Pierre Limousin, mise en effet sur des retombées immédiates avec « de l'emploi pour près de 5 000 personnes » sur un chantier de trois ans.

Un réseau peu cohérent et trop coûteux ?

Pourtant, dans un rapport de la Cour des comptes, publié en octobre dernier, les Sages jugeaient le réseau français à grande vitesse « peu cohérent » et trop coûteux par rapport aux ressources disponibles. Et doutaient notamment d'une « rentabilité socio-économique minimale » de cette LGV de 115 km, entre autres.

Les opposants, qui de longue date préconisent, au lieu de la LGV, la rénovation de la ligne existante Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), ont dénoncé « copinage, mépris et gaspillage » faisant fi de l'avis de la Cour des comptes.

Un premier recours est déjà envisagé par la Fnaut, Fédération nationale des associations d'usagers des transports contre ce projet « pas techniquement justifié » et « dont l'impact environnemental élevé ne serait pas compensé en termes de rentabilité pour le système ferroviaire ou d'utilité collective ». De son côté, le collectif « Non à la LGV - Oui au POLT » s'est dit lundi « révolté par cette décision, et choqué par la méthode », selon son porte-parole Robert Rolland, qui évoque lui aussi un possible recours.

Délai de 15 ans pour les expropriations

Le président PS de la Région Limousin, Gérard Vandenbroucke s'attend donc à des recours contre DUP sans s'en inquiéter outre mesure : « cela n'empêche pas le dossier d'avancer, notamment de procéder aux premières expropriations ». Surtout que dans plus de 95 % des acquisitions de terres se font de gré à gré, ont rappelé les élus.

Le chantier de cette LGV ne devrait toutefois pas débuter avant 2030, le délai pour les expropriations étant de 15 ans.

C.T (avec AFP)

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