L'office HLM de Puteaux dans le collimateur du gendarme du logement social
L'office public HLM de Puteaux est à nouveau sous le feu des critiques. Après la polémique du 5 juillet dernier, portant sur l'attribution d'un logement social au préfet Alain Gardère, l'office public est à nouveau épinglé par l'Ancols pour la gestion locative de son parc.
Selon son rapport, publié ce mardi, l'office « cumule les dysfonctionnements et les irrégularités », notamment dans le choix des bénéficiaires de logements sociaux.
« L'office loge une population aux caractéristiques sociales peu marquées » et aux niveaux de ressources supérieures à la moyenne, la part de locataires HLM bénéficiaires de l'aide personnalisée au logement n'étant que de 17,5% - moitié moins que la moyenne en Île-de-France (38,1%), souligne le rapport.
« Si les loyers demeurent à des niveaux modestes, l'office ne met pas en oeuvre une politique de peuplement qui privilégie les tranches les plus défavorisées de la population », alors même que les demandes sont supérieures à l'offre : 20 000 pour 5 185 logements.
Les critères d'attribution sont également « flous » : certains locataires ayant bénéficié d'un logement en un temps record, à peine cinq jours après sa première demande pour l'un d'entre eux.
Joëlle Ceccaldi-Raynaud, présidente de l'office HLM et maire de Puteaux, a tout de suite fustigé ces propos, dénonçant dans son mémoire de réponse, un rapport « à charge », écrit dans « une idée de critiquer coûte que coûte ».
Les contrôleurs du logement social mettent par ailleurs en cause « un centralisme excessif » exercé par Mme Ceccaldi-Raynaud, caractérisé par une insuffisance de délégation à la direction générale de l'OPH, un turn-over important et, in fine, « de nombreux problèmes de gouvernance ».
« Compte tenu de son rôle de maire, la présidente constitue indéniablement un interlocuteur privilégié et naturel des administrés locataires », répond l'élue à la tête de cette commune de la banlieue ouest de Paris, qui tire sa prospérité du quartier d'affaires de la Défense, situé aux deux tiers sur son territoire.
La présidente rejette également toute irrégularité quant à la construction d'un parking, qui devait être ensuite revendu à la commune « pour un montant inférieur de plus de 7 millions d'euros au coût final de construction supporté par l'office », pointe le rapport de l'Ancols. La cession n'a finalement pas eu lieu.
L'Ancols peut désormais saisir les ministres du Logement et de l'Intérieur et suggérer des sanctions. Après la révélation de plusieurs points du rapport, début juin, la ministre du logement Emmanuelle Cosse avait considéré dans un tweet que « les manquements graves, s'ils sont avérés, (devaient) être sanctionnés ».
C.T (avec AFP)