Canal Seine-Nord : Manuel Valls persiste et signe
L’année 2017 s’avoisinant, le Premier ministre a profité d’un déplacement dans le Pas-de-Calais pour réaffirmer la volonté de l’Etat de voir débuter ces travaux début 2017. Il a ainsi appelé les collectivités à confirmer au plus vite leur engagement aux côtés de l’Etat « afin que la société de projet puisse être créée d'ici à la fin de l'année. C'est la condition pour tenir le calendrier: débuter les premiers travaux dès l'année prochaine », a-t-il déclaré.
« Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies tiendra, demain, une réunion importante avec les collectivités locales appelées à co-financer le projet », a-t-il précisé.
Un projet subventionné et créateur d’emplois
Le financement du Canal Seine-Nord, qui se veut une alternative au trafic routier sur un axe économique important est ainsi réparti : 1,8 milliard de l’Union européenne, 1 milliard de l’Etat, 1 milliard des collectivités, 0,7 milliard d’emprunt, pour un coût total qui devrait atteindre les 4,5 milliards d’euros.Parmi les collectivités, sont prévus 302,65 millions des Hauts-de-France, 210 de la région Ile-de-France, 200 du département du Nord, 130 de celui du Pas-de-Calais, 100 de celui de l'Oise et 70 millions de celui de la Somme.
« Mon gouvernement a mis les bouchées doubles pour partir enfin sur des bases solides : réalisation d'une enquête publique modificative (...), adoption d'une ordonnance permettant la création d'une société de projet publique, obtention d'une subvention européenne de 40% du coût du projet, engagement des études techniques approfondies, mise au point d'un protocole de gouvernance et de financement avec les collectivités », a rappelé Manuel Valls.
« Moi je suis très fier, c'est là le rôle du politique, de faire des grands projets qui vont créer de l'emploi, d'ancrer pleinement une région dans le nord de l'Europe », s'est réjoui le Premier ministre.
Longue de 107 km, située entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut, la nouvelle infrastructure reliera les bassins de la Seine et de l'Oise au réseau européen à grand gabarit du nord de l'Europe. Elle devrait permettre le transport de chargements de fret fluvial qui atteindront, par convoi, jusqu'à 4 400 tonnes, soit un équivalent de près de 200 poids-lourds.
Elle empruntera en partie le tracé actuel du canal du Nord, dont les voies, actuellement de 14 à 17 mètres de large, devront être élargies à 54 mètres. Six écluses et 61 ponts routiers et ferroviaires devront être construits.
Selon une étude de Voies navigables de France (VNF), ce nouveau canal devrait être bénéfique pour l’environnement : la pollution serait réduite de 200 000 tonnes de CO2 par an en 2020 et jusqu'à 600 000 tonnes en 2050. Et côté emploi, même tendance puisque l’investissement compris « entre 4,5 à 4,8 milliards d'euros » devrait générer entre 10 000 et 13 000 emplois directs et indirects.
L’exploitation du Canal Nord-Seine est prévue pour 2023 au plus tôt.
R.C (Avec AFP)
Photo de une : Capture d'écran Cartographie Canal Seine-Nord ©VNF